Eugène Rwamucyo, un médecin rwandais, sera jugé par la Cour d’Assises de Paris pour « génocide »
Des juges d’instruction viennent d’ordonner le renvoi devant la Cour d’Assises de Paris d’Eugène Rwamucyo pour « génocide » et « crime contre l’humanité », en raison de son implication dans les massacres de 1994 au Rwanda. Condamné en 2007 à la prison à perpétuité par contumace à Kigali, les autorités judiciaires françaises avaient refusé d’extrader l’ancien médecin de l’hôpital de Maubeuge vers le Rwanda.
Ce jeudi 15 octobre 2020, Eugène Rwamucyo, un médecin rwandais de 61 ans, a été renvoyé devant la Cour d’Assises de Paris pour « génocide », « crime contre l’humanité », « complicité » et « association de malfaiteurs en vue de la préparation de ces crimes ». Il est accusé d’avoir collaboré aux massacres commis entre avril et juillet 1994 au Rwanda, essentiellement contre la minorité tusti.
Les autorités rwandaises l’accusent d’avoir participé à des réunions de responsables génocidaires à Butare (sud du Rwanda), d’avoir dirigé les opérations d’enfouissement en masse de corps de civils tutsi et ordonné l’achèvement et l’enterrement de survivants. Il a été condamné à la perpétuité par contumace en 2007 au Rwanda. Kigali avait émis par la suite un mandat d’arrêt international contre lui.
Malgré un mandat d’arrêt international, la justice française refuse son extradition
En mai 2010, Eugène Rwamucyo, qui vivait en France et travaillait en France (il était médecin à l’hôpital de Maubeuge jusqu’en 2009), est arrêté en vertu de ce mandat, à Sannois. La cour d’appel de Versailles s’est ensuite opposée en septembre 2010 à son extradition, ordonnant sa remise en liberté. Dès lors, c’est sur le sol français qu’il devait être jugé. Il avait été mis en examen en 2018, placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter l’espace Schengen. Il devrait donc enfin répondre des accusations pesant sur lui, plus de 25 ans après les faits.