Brexit : quand Boris Johnson agite (encore) le spectre d’un « no deal »
Le Conseil Européen de cette semaine, essentiellement consacrée à la sortie du Royaume-Uni du marché commun, qui surviendra le 1er janvier 2021, n’a pas rapproché les positions du premier ministre britannique, Boris Johnson, et des Vingt-Sept, au contraire. Les deux camps se renvoient la responsabilité de ce gel des négociations.
Boris Johnson, le premier ministre britannique, a choisi une communication offensive, suite aux critiques de l’Union Européenne. En effet, au sortir du Conseil Européen de ce jeudi 15 octobre 2020, les responsables politiques des Vingt-Sept ont constaté « avec inquiétude, que les progrès réalisés sur les questions clés qui intéressent l’Union ne sont toujours pas suffisants pour qu’un accord soit conclu ». Le temps presse pourtant, car le Royaume-Uni doit officiellement quitter le marché commun le 1er janvier 2021.
Fortement critiqué pour son attentisme, Boris Johnson a agité le spectre d’un « no deal », sans en prononcer le nom : « Comme nous n’avons plus que dix semaines, et que les Européens refusent de discuter sérieusement, j’en ai conclu que nous devons nous préparer le 1er janvier 2021 à des arrangements plus proches d’un accord australien. Nous allons dans le même temps nous concentrer sur la lutte contre le Covid-19 et faire en sorte que 2021 soit une année de reprise et de renouvellement. »
« Les Vingt-Sept n’ont pas vocation à rendre heureux le premier ministre de Grande-Bretagne »
Pour autant, il semblerait que cette communication de crise cache une volonté de continuer à négocier, car une absence d’accord aurait de graves conséquences sur une économie britannique exsangue, et poseraient des problèmes à l’Union Européenne. La question de la pêche demeure centrale : Boris Johnson refuse en effet de signer un accord autorisant les pêcheurs européens, en particulier français, de pêcher dans les eaux territoriales britanniques.
« C’est un sujet tactique utilisé par les Britanniques, car en cas de « no deal » ce serait le seul sujet ou Boris Johnson pourrait dire : “j’ai gagné”. Les Vingt-Sept n’ont pas vocation à rendre heureux le premier ministre de Grande-Bretagne », a déclaré, lui aussi très offensif, le président français Emmanuel Macron.