Suite à l’imposition par la Chine d’une loi sur la sécurité à Hong-Kong et le report des élections législatives, après plusieurs mois de manifestation pour la démocratie, l’Allemagne a annoncé qu’elle mettait fin à son traité d’extradition avec l’ancienne colonie anglaise.

«Compte tenu des développements actuels, nous avons décidé de suspendre l’accord d’extradition avec Hong Kong», a annoncé, ce vendredi 31 juillet 2020, le ministre des Affaires étrangères allemand Heiko Maas.

Cette décision de l’Allemagne de rompre ce traité est une réaction directe au report d’un an des élections législatives à Hong-Kong, annoncé la semaine dernière. Ce report est imputé par les autorités chinoises à la crise du Covid-19.

Pour Berlin, le report des élections est une «nouvelle atteinte aux droits des citoyens de Hong Kong»

Mais pour les partisans de la démocratie, qui manifestent depuis des mois dans les rues de Hong-Kong, ce report est une manoeuvre destinée à éviter une cuisante défaite des partis pro-chinois. Cette annonce fait suite à la disqualification de plusieurs candidats du mouvement pour la démocratie. Berlin y voit une «nouvelle atteinte aux droits des citoyens de Hong Kong».

Fin juin 2020, Pékin avait institué une loi sur la sécurité nationale à Hong-Kong. Elle prévoit notamment de punir les activités séparatistes, «terroristes», la subversion et les ingérences étrangères. Soit l’exact opposé des demandes des manifestants, qui réclamaient un respect de leurs libertés sur le territoire de l’ancienne colonie.

« Nous avons à plusieurs reprises clairement exprimé » le souhait que «la Chine respecte ses obligations» découlant du droit international. « Cela inclut la garantie des libertés et des droits garantis par la Loi fondamentale, notamment le droit à des élections libres et équitables. Les habitants de Hong Kong y ont droit », a conclu Heiko Maas.