Publié le : jeudi 23 avril 2020

Coronavirus : l’Amérique Latine vers une récession historique en 2020

La Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL), une agence de l’ONU, vient d’annoncer, ce mercredi 22 avril, que la région devrait connaître, en 2020, la plus importante récession de son histoire depuis 1930. La crise économique provoquée par la pandémie du coronavirus devrait provoquer un ralentissement de l’économie de l’Amérique Latine de 5,3% cette année.

Les chiffres avancés par la CEPAL sont alarmants. Selon l’agence de l’ONU, la récession économique de la zone de l’Amérique Latine et des Caraïbes devrait atteindre 5,3% cette année. Une conséquence directe de la crise du coronavirus, qui limite fortement les exportations vers la Chine, les Etats-Unis et l’Europe, et diminue aussi les envois d’argent de migrants vivant aux Etats-Unis vers leurs familles restées au pays – 30% du PIB d’Haïti, 20% au Salvador ou au Honduras.

Cette récession est historique : « Pour retrouver une contraction de cette ampleur, il faut remonter à la Grande Dépression de 1930 (5 %) ou plus loin encore, à 1914 (4,9 %) », détaille le rapport, intitulé « Prendre la dimension des effets du Covid-19 pour penser la réactivation ».

Le Venezuela, déjà dans une situation économique critique, devrait souffrir le plus, avec une contraction annoncée de 18%. Suivent l’Argentine, le Mexique, l’Equateur (6,5%). De nombreuses îles des Caraïbes, dépendant fortement du tourisme, devraient connaître des récessions de l’ordre de 6 à 8%.

« Il faut des mesures exceptionnelles pour affronter une crise sans précédents »

Les conséquences sociales seront dramatiques : selon la CEPAL, le taux de pauvreté de la zone devrait bondir de 30,3 % à 34,7 %. Soit environ 29 millions de personnes qui vont tomber sous le seuil de pauvreté, dont 16 millions dans la grande pauvreté.

« Les dirigeants du G20 doivent insister pour que les organismes multilatéraux prêtent à des taux d’intérêt favorables et soulagent la dette des pays très endettés, en la reportant ou en l’annulant. Sans quoi, les remboursements seront impossibles et l’espace fiscal sera en danger. Il faut des mesures exceptionnelles pour affronter une crise sans précédents. Il n’y aura pas de progrès sans la coopération et la solidarité internationales. », a déclaré Alicia Barcena, directrice de la CEPAL.

 

Réagir à cet article

XHTML: Vous pouvez utiliser les html tags: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

Newsletter

Les actus en vidéo