Contre le terrorisme, le Burkina Faso va armer les civils
L’Assemblée du Burkina Faso vient de promulguer une loi autorisant la création de milices civiles, composées de volontaires adoubés par leur village, et disposant d’armes d’épaule légères, pour défendre les populations contre les attaques terroristes dans le pays.
Le Burkina Faso est en proie à une multiplication des attaques terroristes dans ses villages : en un mois, une centaine de victimes sont à déplorer. En réaction, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité une loi permettant le recrutement de « volontaires pour la défense de la patrie ».
Vers une « mobilisation générale des fils et filles de la nation »
« Seule une mobilisation générale des fils et filles de la nation, sans considération de région, d’ethnie, d’opinion politique et de confession religieuse, est à même de vaincre ces meurtriers », défend le président Roch Marc Christian Kaboré.
Ces volontaires, âgés d’au moins 18 ans, seront recrutés dans les secteurs qu’ils seront chargés de défendre, après approbation d’une assemblée générale des populations locales. Ils seront placé sous la tutelle du ministère de la Défense. Après une formation de 14 jours, ils disposeront d’armes d’épaule légères, effectueront des missions de surveillance, pourront collecter des informations et riposter en cas d’attaque.
Leur mission sera de « contribuer, au besoin par la force des armes, à la défense et à la protection des personnes et des biens de [leur] village ou de [leur] secteur de résidence », selon le texte de loi. Et, si nécessaire, « jusqu’au sacrifice suprême ».
Si la mesure est globalement soutenue par la population, des voix dissidentes se sont également élevées : « Comment des civils à peine formés et armés pourront-ils se défendre face à des groupes très organisés, bien équipés et déterminés à mourir ? Ce sera de la chair à canon et ils exposeront leur village à des risques de représailles », s’inquiète notamment une source sécuritaire.