Julian Assange sera-t-il extradé vers les Etats-Unis ?
Ce lundi 24 février 2020, la justice britannique a commencé à étudier la demande d’extradition de Julian Assange vers les Etats-Unis. Pour le fondateur de WikiLeaks, cette décision déterminera s’il finira ses jours libre ou en prison. Pour la liberté de la presse, le symbole sera également particulièrement fort.
Arrêté l’année dernière à l’ambassade d’Equateur à Londres, Julian Assange comparaît, depuis ce lundi 24 février 2020, devant la justice britannique, qui doit étudier la demande d’extradition déposée par les Etats-Unis. Poursuivi à l’origine pour piratage informatique, le fondateur de WikiLeaks est depuis mai 2019 sous le coup de 17 chefs d’inculpation en vertu des lois anti-espionnage. Il risque jusqu’à 175 ans de prison pour avoir publié des échanges diplomatiques et documents confidentiels sur les agissements de l’armée américaine en Afghanistan.
« Une extradition pour un travail de journalisme » ?
Pour l’administration américaine, ces fuites ont mis en danger plusieurs personnes. Pour les tenants de la liberté de la presse, il ne s’agit que d’un excellent travail de journaliste. Julian Assange lui-même a déclaré, durant une audience préliminaire, qu’il refusait de se « soumettre à une extradition pour un travail de journalisme qui a récolté de nombreuses récompenses et protégé beaucoup de gens ». Il est en cela soutenu par des ONG d’importance comme Amnesty International ou Reporter sans frontière. Il a réclamé l’asile politique en France.
Plusieurs défenseurs des droit de l’homme se sontd’ailleurs inquiétés des conditions de détentions du lanceur d’alerte : le rapporteur de l’ONU sur la torture Nils Melzer a ainsi déclaré en mai 2019 que Julian Assange présentait « tous les symptômes typiques d’une exposition prolongée à la torture psychologique, une anxiété chronique et des traumatismes psychologiques intenses ». L’audience durera une semaine, puis sera interrompue pour reprendre mi-mai 2020 pour une nouvelle semaine.