Quand un manuel d’histoire post-Bac attribue le 11 septembre à la CIA…
L’affaire a été révélé par un groupe de lutte contre les théories du complot, qui a découvert qu’un manuel d’histoire d’une maison d’édition respectée, destiné aux élèves de classes préparatoires et de Science Po, attribue le 11 septembre aux services secrets américains ! Le scandale a été immédiat, le rétropédalage complet. Mais cette histoire révèle bien l’emprise des thèses complotistes dans la mentalité occidentale.
Selon un sondage publié en décembre 2018 par Ipsos, 21% des moins de 35 ans croient que le gouvernement américain est impliqué dans les attentats du 11 septembre 2001. Cette thèse est l’un des maillons forts des théories complotistes en vogue sur Internet – une sphère jamais très éloigné des cercles souverainistes, d’extrême-droite et / ou antisémites.
Cette emprise d’idées, dont la fausseté peut pourtant être aisément démontrée, est un vrai danger pour l’équilibre démocratique. Plusieurs organismes travaillent à lutter contre ces théories ; l’un des plus importants est Conspiracy Watch, qui vient de découvrir un passage choquant dans un manuel d’histoire édité par les Editions Ellipses et destiné aux élèves post-Bac, à Science-Po et en classes préparatoires (c’est à dire les futures « élites de la nation »).
Le 11 septembre, « un événement mondial, sans doute orchestré par la CIA » selon ce manuel d’histoire
Les attentats d’Al Qaida contre le World Trade Center sont ainsi décrit : « Cet événement mondial – sans doute orchestré par la CIA (services secrets) pour imposer l’influence américaine au Moyen-Orient ? – touche les symboles de la puissance américaine sur son territoire ».
L’interrogation ne trompe personne, la théorie complotiste est jugée plausible par le manuel : « De quoi semer le trouble dans les esprits de ceux à qui ce livre est destiné : des jeunes dont on sait qu’ils sont plus perméables que la moyenne aux théories du complot », écrit le site de l’Observatoire du conspirationnisme et des théories du complot.
Le directeur des éditions Ellipses s’est désolidarisé de ce passage, et a annoncé qu’un addendum à destination des lecteurs serait ajouté aux exemplaires encore en stock. L’auteur aurait plaidé « une erreur de relecture ». Vu le peu d’ambiguité du passage en question, l’excuse a du mal à passer.