Affaire Carlos Ghosn : la justice libanaise reprend le flambeau
La fuite au Liban de Carlos Ghosn, ex-PDG de Renautl-Nissan poursuivi par la justice japonaise pour des malversations financières, est très mal passée au Japon, en particulier la conférence de presse où il a réglé publiquement ses comptes. L’envoi d’un mandat d’arrêt international empêche désormais Carlos Ghosn de quitter le Liban, où il pourrait bien être jugé.
Mis en examen et libre sous caution depuis avril 2019, Carlos Ghosn avait interdiction de quitter le territoire japonais. Il est en effet poursuivi pour des malversations financières supposées à l’époque où il dirigeait le groupe automobile Renault-Nissan. Mais, fin décembre 2019, l’homme a décidé de fuir, et de s’installer au Liban.
Les autorités japonaises ont, dans un premier temps, réagi assez mollement à cette échappée. Mais quand Carlos Ghosn a donné une conférence de presse, ce mercredi 8 janvier 2020, où il réglait ses comptes avec la hiérarchie de Nissan, la police et la justice japonaise, dans un style outrancier et théâtral, le gouvernement japonais a perdu son calme.
« Je veux qu’il vienne affronter réellement la justice japonaise »
Un mandat d’arrêt international a été transmis au Liban via Interpol. La ministre de la justice, Masako Mori, est montée au créneau : « Je veux qu’il vienne affronter réellement la justice japonaise, mais il a fui, alors même qu’il n’était pas enfermé, qu’il pouvait voir librement ses avocats. Une telle attitude est inqualifiable ».
En conséquence, au Liban, « le parquet général a adopté une décision interdisant à Carlos Ghosn de voyager et a demandé son dossier » judiciaire auprès du Japon, précise une source judiciaire. La justice libanaise va étudier si les poursuites contre Ghosn sont également condamnables au Liban, et le jugera elle-même le cas échéant. Dans l’attente, le passeport français de l’ancien PDG a été confisqué.