Franc CFA : pour que rien ne change, il faut que tout change ?
Le président français Emmanuel Macron a acté la fin du Franc CFA, cette monnaie utilisée dans 14 anciennes colonies françaises. Il sera remplacé par une monnaie commune, l’éco, toujours adossée à l’euro et garantie par la France. Une transition en douceur vers une autonomie monétaire, ou un statu quo à peine déguisé ?
Certes, le symbole ne sera bientôt plus là. Le Franc CFA, créé en 1945 et toujours en vigueur dans 14 pays africains, devrait disparaître, et avec lui l’obligation pour les pays utilisant cette monnaie de verser 50 % de leurs réserves de change au Trésor français, et la présence française au conseil d’administration de la Banque centrale à Dakar. Le Franc CFA sera remplacé par une nouvelle monnaie commune pour 15 pays d’Afrique de l’Ouest, l’éco.
La fin du franc CFA changera-t-elle la donne économique pour les pays concernés ?
En revanche, cette future monnaie sera toujours garantie par la France et adossée à l’euro. Pour certains économistes et défenseurs du panafricanisme, cette parité avec une monnaie forte empêchera les Etats d’avoir une véritable politique monétaire, interdisant toute dévaluation, affaiblissant la production locale et l’industrialisation, enfermant les pays dans une économie de rente de matières premières. De ce point de vue, la fin du Franc CFA ne changera rien, laissant la monnaie locale pieds et poings liés avec la France et l’Union Européenne.
D’autres affirment que cette parité est un gage de stabilité, qui évite les catastrophes économiques et monétaires qui frappent régulièrement les pays africains disposant de leur propre monnaie.