Emmanuel Macron critique « l’hyprocrisie » dans les relations internationales
En ouverture du second Forum de Paris pour la Paix, qu’il a créé l’année dernière, le président français Emmanuel Macron est revenu sur les propos très critiques qu’il avait tenu contre l’OTAN, notamment concernant l’offensive turque dans le Nord de la Syrie. Il a réclamé la fin de l’hypocrisie dans les relations internationales, en particulier dans les grandes organisations.
Son entretien avec The Economist, le 7 novembre 2019, avait sérieusement secoué le cocotier de la diplomatie dans les pays occidentaux. Emmanuel Macron y avait en effet affirmé que l’OTAN était « en état de mort cérébrale » : « Vous n’avez aucune coordination de la décision stratégique des Etats-Unis avec les partenaires de l’OTAN et nous assistons à une agression menée par un autre partenaire de l’OTAN, la Turquie, dans une zone où nos intérêts sont en jeu, sans coordination. Ce qui s’est passé est un énorme problème pour l’OTAN. »
« La pudibonderie ou l’hypocrisie ne marchent pas dans les temps qui courent »
L’attaque avait fait réagir, notamment la chancelière allemande Angela Merkel et la nouvelle présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen. En ouverture du second Forum de Paris pour la Paix, qu’il avait créé en 2018, et devant les deux dirigeantes (mais en l’absence de représentant américain ou russe), il a enfoncé le clou, tout en tendant la main, et en appelant à davantage de coopération.
« Le risque est (…) de se dire qu’on a des organisations [internationales], on les aime bien, ne les questionnons pas, elles ont parfois perdu leur finalité, plus personne ne comprend où elles vont, “cachons ce sein que nous ne saurions voir”, comme on dit dans Molière, et ça sera mieux. Je ne le crois pas du tout, je l’ai montré parfois en heurtant certains dans cette salle il y a quelques jours. On a besoin de vérité. La pudibonderie ou l’hypocrisie ne marchent pas dans les temps qui courent, parce que nos concitoyens le voient. La paresse (…) n’est pas non plus une solution », a attaqué le président français, sans mettre de gants.