Liban : le premier ministre démissionne, mais la contestation ne s’éteint pas
Depuis le 17 octobre 2019, une révolte populaire sans précédent, contre la corruption et l’incurie des dirigeants, embrase le Liban. Les manifestants, qui avaient bloqué le pays, ont obtenu la démission du premier ministre Saad Hariri. Le président de la République Michel Aoun propose la formation d’un gouvernement composé de personnalités incontestables. Sans convaincre les manifestants.
Depuis la fin de la guerre civile, en 1990, le Liban n’avait jamais connu une telle agitation intérieure. Depuis le 17 octobre, une contestation populaire d’ampleur remet en cause l’ensemble des dirigeants du pays, accusés de corruption, réclamant leur départ et le début d’une nouvelle ère pour le pays, actuellement au bord de la faillite et en proie à des pénuries d’eau et des coupures d’électricité.
« Un gouvernement harmonieux capable d’être productif »
Cette déferlante a provoqué la démission du premier ministre, Saad Hariri, le 29 octobre 2019. Une décision qui a permis la levée de plusieurs barrages tenus par les manifestants. Ce 31 octobre, le président Michel Aoun, a proposé la formation d’un gouvernement d’union nationale : « les ministres devront être choisi(e)s en fonction de leurs compétences, non de leurs allégeances politiques (…) d’autant que le Liban se trouve à un tournant critique, notamment sur le plan économique, et a désespérément besoin d’un gouvernement harmonieux capable d’être productif », a déclaré M. Aoun.
La foule lui a répondu à sa façon, en répétant le slogan phare de la contestation, dans les rues de Beyrouth : « Tous veut dire tous ! ». Et les blocages ont repris. La diplomatie française, toujours très proche du Liban, a commenté cette affaire, le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, jugeant « essentiel (…) que soit rapidement formé un gouvernement qui soit en mesure de conduire les réformes dont le pays a besoin ».