Publié le : mercredi 23 octobre 2019

Le conseil des droits de l’homme de l’ONU a-t-il encore la moindre crédibilité ?

L’élection au Conseil des droits de l’homme de l’ONU d’un représentant du Venezuela, en proie à une dérive autoritaire de grande ampleur, a été vécu comme un uppercut pour tous les défenseurs des libertés. Le pays étant accompagné d’autres Etats où le respect des libertés individuelles est plus qu’aléatoire (Mauritanie, Libye, Soudan…), il est à craindre que le conseil y perde sa dernière once de crédibilité.

Le renouvellement d’un tiers des membres du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, le jeudi 17 octobre, a donné lieu a un séisme. Deux postes étaient à pourvoir pour l’Amérique latine. Le premier a été attribué au Brésil, dont le président n’est pourtant pas un apôtre de la défense des droits humains. Mais qui demeure une démocratie.

Pour se second, deux pays étaient en compétition. Le Venezuela, dont le président Nicolas Maduro n’a toujours pas été reconnu par une majorité de la communauté internationale et qui s’enfonce chaque jour davantage dans l’autoritarisme et la mort de l’Etat de droit. Et le Costa Rica, qui s’était présenté pour faire barrage à ce dernier. Avec 105 voix, c’est le représentant du Venezuela qui a été désigné (contre 96 au Costa Rica).

« Que le Venezuela soit “juge en droits de l’homme”, c’est obscène ! »

Le tollé a été général chez les défenseurs des droits de l’homme : « Qu’un pays comme le Venezuela soit “juge en droits de l’homme”, c’est obscène ! », s’exclame Hillel Neuer, le directeur de l’ONG UN Watch. « C’est un coup de poing en plein visage pour les défenseurs du Venezuela. Ils doivent se demander si la communauté internationale est réellement impliquée pour la promotion des droits au Venezuela », renchérit Eleanor Openshaw, la directrice d’International Service for Human Rights.

Pour ne rien arranger, parmi les Etats qui siégeront à partir du 1er janvier 2020 figurent d’autres pays autoritaires, comme la Mauritanie, la Libye ou le Soudan :  » En Mauritanie, entre 10 % et 20 % de la population sont traités comme des esclaves ; au Soudan, il y a des excisions ; et, en Libye, on trouve des cas de torture, ainsi que des marchés aux esclaves. Tous ces pays auraient dû être disqualifiés. Ce Conseil devait remplacer en 2006 la Commission des droits de l’homme, qui abritait trop de régimes autoritaires. Treize ans plus tard, c’est un échec total. », expose, écoeuré, Hillel Neuer.

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