Le prix Nobel d’économie 2019 a été attribué conjointement à la française Esther Duflo, à l’américain d’origine indienne Abhijit Banerjee et à l’américain Michael Kremer, pour leurs travaux de terrains sur l’impact des politiques sur la pauvreté en Afrique ou en Asie. Au-delà de la satisfaction de voir, pour la quatrième fois, une personne de nationalité française lauréate, ce prix est un coup de projecteur sur une économie pragmatique, interventionniste et sociale.

Si, en France, les médias se sont concentré sur la nationalité d’Esther Duflo, et ont choisi de la mettre plus en avant que les deux autres lauréats, le Nobel 2019 d’économie est bien plus qu’une reconnaissance du savoir-faire français en termes d’économie.

En effet, le trio formé par Esther Duflo (professeure d’économie au Massachusetts Institute of Technology (MIT), ancienne conseillère au développement de Barack Obama, célébrée dans le monde entier), son mari Abhijit Banerjee et Michael Kremer (professeur à l’université d’Harvard) incarne une vision de l’économie ancrée dans le réel et soucieuse de son impact social.

Lutter contre la pauvreté, dans une approche pragmatique, loin des dogmes libéraux

Bien loin de la doxa libérale et plus proches de la pensée d’un Joseph Stigliz, ces trois chercheurs ont analysé les effets concrets de programmes de soutien aux populations pauvres, en Asie ou en Afrique, sur l’éducation, la santé, l’accès à l’emploi.

En faisant un compte-rendu détaillé de micro-politiques, ils proposent des méthodes concrètes pour les déployer efficacement à plus grande échelle. Grâce à eux, « plus de cinq millions d’enfants en Inde ont bénéficié de programmes efficaces de soutien dans les écoles » et « de nombreux pays ont débloqué d’importantes subventions pour la médecine préventive », détaille l’académie Nobel.

Un beau symbole, un message d’espoir pour la lutte contre la pauvreté.