Publié le : vendredi 6 septembre 2019

Yémen : les Etats-Unis se posent en médiateur avec les houthistes

La diplomatie américaine vient d’annoncer être en pourparlers avec les rebelles houthistes, en insurrection armée au Yémen, et qui contrôlent plusieurs centres névralgiques du pays. Une médiation clé, à l’heure où l’action de la coalition internationale menée par l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis s’enlise, et où les houthistes se rapprochent de plus en plus de l’Iran.

La coalition internationale, menée par l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis et soutenue par l’Occident, ne cesse de s’enliser dans sa lutte contre la rébellion houthiste au Yémen. Entre des frappes aériennes saoudiennes infructueuses, coûteuse en vies civiles (et donc critiquées par la communauté internationale), une extension du conflit sur le territoire saoudien (via des bombardement), et le début de combats armés entre deux factions opposées aux houthistes, les forces gouvernementales (soutenues par Ryad) et les séparatistes sudistes (soutenus par Abou Dhabi), l’Arabie Saoudite semble dans une impasse, tant militaire que diplomatique.

Les Etats-Unis ont donc décidé d’entrer dans la danse. « Nous avons […] des pourparlers dans la mesure du possible avec les houthistes pour essayer de trouver une solution négociée mutuellement acceptable au conflit », a ainsi déclaré l’assistant du secrétaire d’Etat au Proche-Orient, David Shenker.

Cette médiation américaine pourrait permettre de débloquer la situation : « Si les Etats-Unis parlent aux houthistes, ils le feront en coordination étroite avec Riyad qui est, jusqu’à présent, réticent à l’ouverture d’un nouveau dialogue avec ses adversaires » estime Mustapha Noman, ancien vice-ministre yéménite des affaires étrangères.

Pour autant, cette intervention se comprend aussi dans le contexte des tensions extrêmes entre les Etats-Unis et l’Iran, allié des rebelles houthistes, dont l’influence ne cesse de grandir : « Sans la participation réelle et officielle des Saoudiens, les pourparlers entre Américains et houthistes ne vont pas changer grand-chose à la situation du Yémen. En revanche, pour Washington, c’est une opération de la dernière chance pour éloigner les houthistes de l’orbite iranienne avant qu’ils n’y soient définitivement absorbés », expose à nos collègues du Monde l’analyste Farea Al-Muslimi, président du Centre d’études stratégiques yéménite de Sanaa et chercheur associé à Chatham House.

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