Zimbabwe : des opposants arrêtés et torturés avant les manifestations
Le pouvoir militaire en place au Zimbabwe fait ce que n’avait pas osé l’ancien dictateur Robert Mugabe, renversé en 2017 : il arrête et torture des membres du parti d’opposition… avant qu’ils ne manifestent, en prévention d’éventuelles violences. Le tout dans un pays en proie à une crise économique sans précédent.
Des espoirs nés du coup d’Etat militaire qui a fait chuter Robert Mugabe, en 2017, il ne reste plus rien. Le pouvoir au Zimbabwe est désormais aux mains d’Emmerson Mnangagwa, un membre du parti de Mugabe, la ZANU PF.
Le pays s’est enfoncé dans une terrible crise économique. L’inflation est telle qu’une majorité des habitants n’ont même plus les moyens de payer leurs transports pour aller travailler. Un pain coût un vingtième du salaire mensuel d’un fonctionnaire ! Une pénurie globale d’électricité, d’essence, d’eau et de médicaments s’est installée.
Dans ce contexte, les syndicats de fonctionnaires, ainsi que la principale force d’opposition du pays, le MDC, ont lancé des appels à la manifestation pour faire entendre leur voix.
Si, du temps de Mugabe, les manifestations menée par la MDC étaient régulièrement réprimées avec une grande violence, Emmerson Mnangagwa a fait encore plus fort : 128 personnes ont été arrêtée AVANT une manifestation, prévue le 16 août, et qui n’a donc pas eu lieu.
Enlèvements et tortures
Une nouvelle manifestation était prévu le 23 août, qui n’a réuni finalement qu’une poignée d’opposants, dans un esprit pacifique – réprimé tout de même violemment par la police. Mais, durant les jours qui précédaient, six opposants ont été enlevés et torturés gravement.
Samantha Kureya dite « Gonyeti », présentatrice d’une émission satirique ayant osé de se moquer une fois de la police, a été tiré de son lit, le 22 août, par des hommes masqués. Ils l’ont entrainé sur un terrain vague, l’ont battu, l’ont forcé à boire l’eau d’un égout et l’ont abandonné, nue, sur place.
Une histoire révoltante, comme l’ensemble des agissements actuels du pouvoir zimbabwéen.