L’ouverture annoncée d’un restaurant McDonald’s à coté des thermes de Caracalla, au cœur de la Rome antique, déchaîne les passions en Italie. Ce site classé au patrimoine mondial de l’Unesco mérite-t-il d’être associé au symbole de l’impérialisme américain ? Surtout quand on sait qu’un habile aménagement du plan local d’urbanisme a permis cette installation…

Qui est coupable de cette infamie ? A Rome, un McDonald’s devrait prochainement être construit sur une ancienne pépinière, située pile entre les thermes de Caracalla, un site classé à l’Unesco, et le mur d’Aurélien – au beau milieu de la Rome antique. « C’est une honte, l’ouverture d’un nouveau McDonald’s viole les règles sur la conservation du centre historique qui interdit l’ouverture de nouveaux fast-foods dans cette partie de la ville », s’insurge Orlando Corsetti, un conseiller municipal du Parti ­démocrate.

C’est bien tout le problème. Si le conseiller a raison sur le fond, dans la forme, le nouveau plan local d’urbanisme autorise bien l’installation de fast-food et autres emblèmes de la puissance américaine sur le site. La maire de Rome, Virgina Raggi, du Mouvement 5 étoiles (M5S), affirme que le coup a été porté par la maire de l’arrondissement concerné, Sabrina Alfonsi, du Parti Démocrate.

« Le libre-marché fait partie de la réalité« 

«Il faut immédiatement tout arrêter et organiser une rencontre entre l’administration locale et les résidents», demande Virginia Raggi, rejointe par des riverains, de nombreux conseillers municipaux et des associations de défense du patrimoine antique.

Mais Sabrina Alfonsi reste droite dans ses bottes : « Le libre-marché fait partie de la réalité, un McDo a autant de valeur qu’un autre restaurant et puis, s’agissant d’une grande multinationale, il y aura plus de contrôles au niveau des travaux de construction ». Pas de quoi rassurer les amoureux de la vieille cité antique romaine…