Les autorités américaines viennent de révéler un accord secret entre la Chine et le Cambodge, portant sur l’utilisation, par l’armée chinoise, de la base navale de Ream, dans le Golfe de Thaïlande. La Chine semble, contrairement à sa stratégie miliaire officielle, s’assurer des appuis militaires d’importance sur sol étranger.

En 2017, la Chine a construit une base militaire à Djibouti, alors même que l’Empire du Milieu avait juré ne jamais le faire. Se positionnant en opposition à la stratégie militaire américaine et ses nombreuses bases sur des territoires étrangers, la Chine a toujours nié vouloir s’assurer une présence militaire à l’étranger. Le dernier livre blanc de la défense chinoise le précise encore : la Chine ne « cherchera jamais l’hégémonie, l’expansion, ni à constituer des sphères d’influence ».

Pour autant, deux ans après Djibouti, l’armée chinoise s’apprête sans doute à prendre appui au Cambodge, plus exactement sur la base navale de Ream, dans le golfe de Thaïlande. Lundi 22 juillet 2019, le Wall Street Journal, citant des « sources officielles américaines et alliées », a révélé l’existence d’un accord secret entre la Chine et le Cambodge portant sur cette base, que l’armée chinoise pourrait utiliser pendant 30 ans – un accord reconductible automatiquement tous les 10 ans.

Pékin nie mais vante une « coopération excellente des armées chinoise et cambodgienne »

La Chine pourrait faire stationner à Ream du personnel militaire, y stocker des armes et y faire accoster des bateaux de guerre. La Chine devrait pour cela construise deux nouvelles jetées, une pour la marine chinoise et l’autre pour le Cambodge.

Depuis la dérive autoritaire du président Hun Sen, le Cambodge s’est considérablement éloigné des Etats-Unis et rapproché de la Chine, devenu premier investisseur du pays. Les autorités chinoises ont nié tout accord sur la base de Ream, même si elles ont vanté « la coopération excellente des armées chinoise et cambodgienne ».