Au bord de la guerre civile entre les militaires et les civils qui ont renversé le président Omar Al-Bachir, le Soudan vient de formaliser les contours d’une transition politique, qui devrait durer environ 3 ans. Les deux camps se partageront, en alternance, la direction du conseil souverain.

Depuis la chute du président Omar Al-Bachir, le 11 avril 2019, le pouvoir est détenu, au Soudan, par les généraux du Conseil militaire de transition (TMC), qui ont organisé le coup d’état qui a fait tomber l’ancien régime. Mais les Forces pour la liberté et le changement (FFC) multiplient les manifestations, réclamant la mise en place d’une transition démocratique donnant le pouvoir aux civils. Différentes factions s’étant armées ces dernières semaines, le risque d’une guerre civile était réel.

Un conseil souverain dirigé en alternance par le TMC et les FFC

La raison a fini, semble-t-il, par l’emporter. Les deux partis se sont accordé sur le principe d’une transition politique, qui devrait durer au moins 3 ans, peut-être un peu plus. Les civils auraient souhaité que cette période soit plus longue, les militaires qu’elle soit la plus courte possible, afin d’imposer au pouvoir des civils à leur solde.

Cette transition s’appuiera sur une assemblée, élue suite à des élections à organiser, sur un gouvernement, nommé par cette assemblée, et sur un conseil souverain, dont le rôle sera d’organiser cette transition et de veiller à son respect des principes démocratiques. La composition de ce conseil souverain reflète l’intensité des négociations entre les deux partis : il sera composé de 11 membres, 5 du TMC, 5 des FFC, et un membre « tournant », qui en assurera la direction, et qui sera choisi alternativement dans les deux forces.

Reste à s’assurer que les militaires ne profitent pas de leur puissance pour faire main basse sur ce conseil. Les FFC devront également éviter que des dissensions internes ne viennent miner leur avenir.