Au Danemark, les sociaux-démocrates, malgré un résultat décevant aux dernières législatives, ont réussi à former un gouvernement minoritaire, en s’alliant avec les partis de gauche et du centre. Après trois semaines de négociation, Mette Frederiksen va former un gouvernement, gauchisant au passage son programme, notamment en matière d’immigration.

Certes, les sociaux-démocrates étaient arrivés en tête des dernières élections législatives, au Danemark, le 5 juin 2019. Mais leur score ( 25,9 % des voix) était le 5ème plus bas depuis 1 905, rendant complexe la création d’un gouvernement pour prendre la suite du premier ministre sortant Lars Lokke Rasmussen.

Il aura donc fallu trois semaines de tractations pour que Mette Frederiksen, la jeune (41 ans) tête de file du parti, parvienne à rallier les soutiens des partis de gauche et du centre – les sociaux-libéraux de la Radikale Venstre, le Parti socialiste du peuple et la Liste de l’unité. Les quatre partis se sont entendus sur un texte de politique générale, mettant clairement la barre à gauche, intitulé « Une direction juste pour le Danemark ».

Lutte contre le changement climatique et les inégalités sociales

Les deux priorités du nouveau gouvernement seront la lutte contre le changement climatique et le redressement du modèle social du pays. Le texte prévoit notamment de faire baisser les émissions de CO2 de 70% en 2030 par rapport à leur niveau de 1990. Les voitures à moteur thermique devraient notamment être interdites à cette date.

Une commission spéciale a également été nommée afin de valider des mesures permettant de réduite les inégalités sociales dans le pays. Un fonds d’urgence d’une quarantaine de millions d’euros a aussi été débloqué dans ce but.

Mette Frederiksen a par ailleurs dû assouplir la politique migratoire très restrictive qu’elle comptait mettre en place, afin d’arracher un accord de gouvernement.