Hermès : trois critères RSE joueront sur le salaire du dirigeant
Ce mardi 4 juin, lors de son assemblée générale, le groupe Hermès a annoncé que trois critères de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) seront désormais appliqués pour calculer la part variable du salaire de son PDG. Réduction de la consommation énergétique, ancrage territorial, égalité homme-femme : autant de priorité pour le groupe de luxe français.
Le 4 juin 2019, le groupe Hermès a réuni ses actionnaires au Palais des Congrès de Paris, pour une traditionnelle assemblée générale. Du haut de l’estrade, Axel Dumas, qui dirige le groupe de luxe français depuis 2013, a annoncé que, pour favoriser la démarche RSE de l’entreprise, la part variable de sa rémunération prendrait désormais en compte trois critères RSE.
Hermès affirme sa stratégie RSE
Dans le détail, ce nouveau mode de calcul sera appliqué à partir de 2020, sur la rémunération liée à l’exercice 2019. Il portera sur 10% de cette part variable. Ces trois critères sont :
- la consommation d’énergie industrielle, en lien avec la croissance du groupe : le but est de mettre en place des processus industriels plus sobres et réduire la facture énergétique du transport
- « les actions prises en faveur de l’ancrage territorial du groupe en France et dans le monde, hors grandes villes » : il s’agit de mieux implanter le groupe (historiquement présent exclusivement dans les métropole) dans des zones délaissées, rurales en particulier, mais aussi dans les petites et moyennes villes
- les initiatives du groupe en faveur de l’égalité hommes-femmes, en terme de salaires, de pourcentage de postes dirigeants et de visibilité
Le PDG d’Hermès a dressé le bilan de l’entreprise en terme de développement durable et d’impact environnemental. Axel Dumas l’estime correct : « Hermès est une entreprise où beaucoup (de produits) sont fabriqués en France, et on émet très peu de carbone : en 2018, on a eu à peu près 42 kilos-tonnes d’équivalent CO2 ».
Réduire « notre impact sur la biodiversité, la qualité de l’eau ou encore les forêts »
Pour autant, le dirigeant est déterminé à faire des efforts là où le groupe de luxe peut en faire : « Mais il faut encore travailler sur le transport. Nous devons réduire le plus possible notre impact sur la biodiversité, la qualité de l’eau ou encore les forêts ».
Cette initiative est une première pour le groupe français. A titre de comparaison, au titre de l’exercice 2018, l’assemblée générale a validé (avec 94% des voix) une rémunération fixe de 1,4 millions d’euros pour Axel Dumas, et une rémunération variable de 1,6 millions d’euros. Un total en hausse de 300 000 euros par rapport à l’année précédente, en raison de l’entrée en bourse réussie du groupe, en juin 2018. Sur ces bases, ce sont donc 160 000 euros de rémunération qui dépendront, l’année prochaine, du respect des ambitions RSE d’Hermès.