Sommets de la Mecque : l’Arabie Saoudite obtient un consensus contre l’Iran
Au terme de deux des trois sommets devant se tenir cette semaine à La Mecque, l’Arabie Saoudite, initiatrice de ces rencontres et leader régional incontesté, a obtenu un message uni de fermeté contre l’Iran. De quoi attiser les tensions, déjà extrêmes, dans la région.
La situation est plus explosive que jamais dans le Golfe Persique. Le mois de mai a été le théâtre d’une escalade de tensions entre les Etats-Unis (et ses alliés) et l’Iran. Avec en points d’orgue, des sabotages de navires au large des Emirats Arabes Unis le 12 mai, le sabotage d’un oléoduc saoudien par drone le 14 (revendiqué par les rebelles du Yémen) et déploiement militaire d’envergure des Etats-Unis.
Dans ce contexte, le triple sommet de cette semaine à La Mecque était l’occasion pour l’Arabie Saoudite de sonner le rappel de ses alliés. Ce jeudi 30 mai ses sont tenus deux sommets extraordinaires, l’un du Conseil de coopération du Golfe (CCG), l’autre de la Ligue Arabe. Ce samedi 1er juin aura lieu au même endroit un sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).
Un « appui à la stratégie américaine à l’égard de l’Iran » sans faille
Et le contrat a été parfaitement. Le communiqué final du sommet du CCG renouvelle ainsi son « appui à la stratégie américaine à l’égard de l’Iran y compris en ce qui concerne ses programmes nucléaire et balistique, ses activités de déstabilisation, son soutien au terrorisme (…) et aux activités hostiles des Houthis » au Yémen.
La réaction iranienne n’a pas tardé, vindicative comme à l’habitude : « Nous voyons dans les tentatives de l’Arabie saoudite de mobiliser les pays voisins et arabes contre l’Iran le prolongement des tentatives futiles de l’Amérique et du régime sioniste », a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères, Abbas Moussavi.
A noter : le premier ministre qatari, cheikh Abdallah ben Nasser Al-Thani, était présent aux trois sommets, malgré le gel des relations entre le Qatar et l’Arabie Saoudite (et ses alliés). Il s’agit du premier déplacement d’un officiel qatari en Arabie Saoudite depuis 2017.