Le scandale des pots-de-vin versés par le géant du bâtiment Oldebrecht continue d’éclabousser la politique péruvienne. L’ancien président Pablo Kuczynski a été maintenu en détention à sa sortie de l’hôpital, pour éviter qu’il ne s’enfuit ou détruise des preuves.

Depuis que le ministère américain de la Justice a révélé les agissements d’Oldebrecht, le géant brésilien du bâtiment, la vie politique péruvienne est en ébullition. En une dizaine d’années, Oldebrecht aurait versé illégalement 788 millions de dollars pour obtenir des marchés publics, dans une dizaine de pays d’Amérique Latine.

Le 17 avril 2019, les forces de l’ordre péruviennes sont venues appréhender l’ancien président Alan Garcia (1985-1990 et 2006-2011), pour qu’il réponde devant la justice de ses rapports avec le groupe brésilien. L’homme s’est tiré une balle dans la tête.

Le premier président du Pérou à démissionner en plein exercice

Pablo Kuczynski avait été élu président en 2016, mais a dû démissionner, en mars 2108, suite aux révélations de ses liens avec Olebrecht. Plusieurs entreprises de conseil proches de lui auraient touché 5 millions de dollars alors qu’il était ministre, entre 2004 et 2013.

Le 10 avril 2019, il a été mis en détention provisoire pour une durée de dix jours. Il n’a pas été incarcéré car soigné à l’époque dans un hôpital. La justice péruvienne vient d’annoncer que sa détention serait prolongée de 36 mois. L’état de santé de l’homme de 80 ans ne justifie en effet pas qu’il soit simplement assigné à résidence. Et les autorités judiciaires craignent que l’ancien chef de l’Etat ne tente de s’enfuir ou ne détruise des preuves.

Les avocat de Pablo Kuczynski ont déclaré qu’ils avaient l’intention de faire appel de cette décision.