Brésil : Jair Bolsonaro confirme pouvoir pardonner la Shoah
Jair Bolsonaro s’est déplacé le 2 avril dernier à Jérusalem se rendant au Mur des Lamentations, en compagnie du premier ministre Benyamin Netanyahou. Une première pour un chef d’État étranger. Quelques semaines plus tard les relations diplomatiques entre les deux états se sont subitement dégradées après que le président brésilien ait tenu des propos controversés sur la Shoah.
Selon le Times of Israël, Jair Bolsonaro, président brésilien depuis janvier dernier, a déclaré ce jeudi : « Nous pouvons pardonner, mais pas oublier. Celui qui oublie son passé est condamné à ne pas avoir d’avenir ».
Des propos qui ont indigné Reuven Rivlin, président israélien, qui a répondu dans un tweet l’impossibilité de pardonner un crime ayant fait environ six millions de victimes : « Nous nous opposerons toujours à ceux qui nient la vérité ou souhaitent effacer notre mémoire, qu’il s’agisse d’individus, de groupes, de chefs de partis ou de premiers ministres. Nous ne pardonnerons jamais et nous n’oublierons jamais ».
Samedi 13 avril, le chef brésilien d’extrême droite a voulu éteindre la polémique en répondant dans une lettre ouverte destinée au peuple juif. Une missive sans réelles excuses et dans laquelle il finit par accuser ses prétendus ennemis comme étant « ceux qui veulent m’éloigner de mes amis juifs ».
Il y a quelques semaines, il avait confirmé que le nazisme était un mouvement de gauche puisque la dénomination du parti allemand d’Hitler comprenait le mot « socialiste ».
Désireux de nouer des liens plus étroits avec Israël depuis sa campagne présidentielle, Bolsonaro a annoncé l’ouverture d’un bureau diplomatique à Jérusalem, afin de ne pas tendre ses relations avec les pays de confessions musulmanes, pour qui le Brésil est numéro 1 d’exportation de viande halal.
Des liens diplomatiques fragiles après cette polémique
« Jair Bolsonaro est un président impulsif et incontrôlable. Avec ce propos sans doute pas planifié sur la Shoah, il démontre une fois de plus qu’il n’a aucune notion ni compréhension de faits historiques à même de susciter des crises diplomatiques. C’est inquiétant et dangereux pour les relations entre le Brésil et le reste du monde. », a déclaré Olivier Stuenkel, professeur des relations internationales à la fondation Getulio Vargas à Sao Paulo.