Aux États-Unis, les habitants de Chicago ont élu, mardi 2 avril Lori Lightfoot comme maire de la ville. Une femme noire, et ouvertement homosexuelle, au programme progressiste. Une première dans cette ville réputée pour sa violence.

C’est une première historique. Lori Lightfoot, ancienne procureure de 56 ans, est la première femme noire, ouvertement homosexuelle, à accéder à la municipalité de Chicago, en tant que maire. Élue ce mardi 2 avril avec 74% des voix, elle devance Toni Preckwinkle, démocrate Afro-Américaine, qui s’est félicité après la victoire de sa rivale : « Il y a peu, le fait que deux Afro-Américaines s’affrontent pour cette fonction aurait été inimaginable. »

Un programme progressiste

Réduire les inégalités sociales et raciales, a été un point fondamental de la campagne progressiste de Lori Lightfoot. Dans cette ville de 2,7 millions d’habitants, marquée par la violence policière et raciale, le sentiment d’exaspération des électeurs contre la politique démocrate locale est de plus en plus palpable.

« Le message est qu’ils veulent de nouvelles idées et un gouvernement plus propre. Ils sont fatigués de la corruption, des enquêtes fédérales contre des responsables municipaux, des scandales entourant la police et de la crise budgétaire » analyse Evan McKenzie, professeur de sciences politiques à l’Université de l’Illinois.

Garry McCarthy, ancien chef de la police de la ville, a été éliminé au premier tour face aux deux concurrentes. Il a notamment pâti de sa supervision de l’enquête sur la mort injuste en 2014, de Laquan McDonald. Ce jeune Afro-Américain avait été criblé de balles, alors qu’il ne représentait plus de menace, par Jason Van Kyke, policier blanc finalement condamné à 7 ans de prison. La police locale avait attendu un an avant de diffuser les images du drame, comme pour cacher le scandale au grand public.