Turquie : le parti d’Erdogan perd les principales villes du pays
Un véritable camouflet. Les élections municipales de ce dimanche 31 mars en Turquie se sont achevées par la principale défaite électorale de l’AKP, le parti du président Reycep Erdogan, depuis son accès au pouvoir. Istanbul, dont il avait été maire, est notamment passé dans les mains de l’opposition.
Certes, au niveau national, l’AKP du président Erdogan reste en tête des suffrages, avec 51,7% de l’ensemble des voix exprimés ce 31 mars 2019. Mais en ce dimanche de municipales, c’est bien la perte de la plus grande ville du pays, Istanbul, et de la capitale, Ankara, que retiendra le camp du président.
Avec 48,8% des suffrages, Ekrem Imamoglu est le nouveau maire d’Istanbul, une courte tête devant le candidat du pouvoir, crédité de 48,51% des voix. Une défaite d’ampleur pour l’AKP : Erdogan a été maire d’Istanbul, dont il avait fait la vitrine de ses projets pour le pays, et la ville était aux mains des islamistes depuis 25 ans. Ankara était également dans le giron de l’AKP depuis la même durée, et la capitale est elle aussi passée dans le camp de l’opposition.
Front uni de l’opposition
Dans le sud-est à majorité kurde, le parti prokurde HDP a remporté les élections dans la majorité des villes, dont Diyarbakir et Van. Dans l’ouest du pays, l’HDP n’a pas présenté de candidat, afin de faciliter la victoire d’un candidat d’opposition. Dans la même logique, les frères ennemis du CHP et de l’Iyi n’ont présenté qu’un candidat commun dans l’immense majorité des villes. Sur la côte méditerranéenne, l’opposition a également remporté plusieurs villes.
En revanche, l’AKP continue de dominer outrageusement la politique locale des campagnes et des petites villes, où l’AKP a remporté une grande majorité des mairies. Mais le « tout sauf Erdogan » semble faire doucement du chemin en Turquie.