Publié le : mardi 12 février 2019

Le président italien du Parlement Européen choque la Croatie et la Slovénie

Durant une commémoration, le conservateur Antonio Tajani, président italien du Parlement Européen, a déclaré « Vive l’Istrie italienne, vive la Dalmatie italienne ! ». Deux régions qui furent italiennes entre la première et la seconde Guerre Mondiale, mais qui appartiennent désormais à la Slovénie et à la Croatie. L’affaire a provoqué de profonds remous dans ces deux pays.

Au sortir de la Première Guerre Mondiale, sur les ruines de l’Empire Austro-hongrois, les régions de Trieste, de l’Istrie et de la Dalmatie ont été rattachées à l’Italie. Ces régions étaient déjà de culture italienne, avec une forte population italienne, surtout dans les villes, mais également de nombreux Slovènes et Croates. Durant les années 1920 et 1930, le gouvernement fasciste mènent une italianisation forcée de ces deux régions.

A partir de 1943, des groupes résistants communistes croates et slovènes regroupent des Italiens dans des grottes et les exécutent. La manoeuvre visait d’abord des fascistes convaincus, mais prend une tournure de plus en plus ethnique. L’épisode reste occulté dans l’histoire officielle italienne.

Après la guerre, la Yougoslavie communiste reprend le contrôle de ces territoires, et force la population italienne de l’Istrie et de la Dalmatie à l’exil. Ces deux régions font désormais partie de la Slovénie et de la Croatie.

« Un révisionnisme historique sans précédent »

Une journée de commémoration des massacres de la Seconde Mondiale, existe, à Trieste. Le président du Parlement Européen et proche de Silvio Berlusconi, Antonio Tajani, s’y est rendu, ce 11 février 2019. Il y a fait un discours rappelant la mémoire des Italiens massacrés en raison de leurs origines. Discours qu’il a conclu en scandant : « Vive Trieste, vive l’Istrie italienne, vive la Dalmatie italienne, vive les exilés et vive les enfants de ces exilés ».

Ces propos ont été reçu comme une provocation par la Slovénie et la Croatie, qui n’ont pas tardé à réagir. Le premier ministre slovène a condamné « un révisionnisme historique sans précédent », pendant que la président croate, Kolinda Grabar-Kitarovic, affirmait : « De telles déclarations ne facilitent pas la réconciliation, la coexistence et les valeurs de civilisation sur lesquelles l’Union européenne a été construite ».

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