Venezuela : dix pays de l’UE reconnaissent Juan Guaido comme dirigeant légitime
Emboîtant le pas à plusieurs pays d’Amérique du Sud et du Nord, une dizaine de pays européens a reconnu Juan Guaido, le président du Parlement vénézuélien, comme chef d’Etat par intérim, apte à organiser de nouvelles élections. Nicolas Maduro, président en exercice, a rejeté l’ultimatum lancé par ces dix Etats.
En mai 2018, Nicolas Maduro a été élu président du Venezuela pour la seconde fois. Une élection marquée par de nombreuses fraudes, dénoncés par des observateurs internationaux, si bien qu’aujourd’hui, ni les Etats-Unis, ni l’Union Européenne, ni la majorité des démocraties ne reconnaissent Nicolas Maduro comme président légitime.
Juan Guaido, président d’un Parlement élu sans fraude en 2015, a été jugé par ses pairs jugé, début 2019, seul légitime pour organiser de nouvelles élections et assurer l’intérim. Le 23 janvier, les Etats-Unis, le Canada, le Brésil, la Colombie et d’autres pays d’Amérique Latine ont reconnu cette légitimité.
L’Union Européenne, de son coté, peine à afficher une ligne de conduite unifiée. Une majorité d’Etats sont favorables au soutien du président du Parlement, mais la Hongrie, la Grèce ou l’Italie sont beaucoup plus hésitantes.
Ce sont donc les Etats qui ont pris, individuellement, le relais. Dix pays (Royaume-Uni, France, Allemagne, Pays-Bas, Portugal, Espagne, Suède, Danemark, Lituanie et Autriche) ont lancé le 26 janvier 2019 un ultimatum de dix jours à Nicolas Maduro, lui demandant d’organiser pacifiquement de nouvelles élections encadrées par des observateurs internationaux.
« Les Vénézuéliens ont le droit de s’exprimer librement et démocratiquement »
Le dimanche 3 février, Nicolas Maduro a rejeté publiquement l’ultimatum en affirmant qu’il ne ferait « pas preuve de lâcheté face aux pressions ». En conséquence, les dix pays ont reconnu, le lundi 4 février, Juan Guaido comme chef d’Etat par intérim.
« Les Vénézuéliens ont le droit de s’exprimer librement et démocratiquement. La France reconnaît Juan Guaido comme « président en charge » pour mettre en œuvre un processus électoral » a notamment tweeté Emmanuel Macron, le président français. « Le gouvernement espagnol annonce reconnaître officiellement le président de l’Assemblée du Venezuela, M. Guaido, comme président en charge du Venezuela », a déclaré de son coté le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez.