Etats-Unis : quand les agences de renseignements contredisent Donald Trump
Le 29 janviers 2019, les chefs des grandes agences de renseignement des Etats-Unis étaient auditionnés par le Sénat. Et leur vision de la géopolitique mondiale était sensiblement différente de celles de leur président Donald Trump.
Les responsables du renseignement américain ont une vision singulièrement différente de leur président. C’est notamment le cas du dossier nord-coréen. Donald Trump estime que les négociations avec Kim Jung-un sont l’une des grandes réussites diplomatiques de son mandat, et qu’elles ont amené la Corée à une dénucléarisation totale.
« Nos évaluations continuent de montrer qu’il est peu probable que la Corée du Nord abandonne toutes ses armes nucléaires », ses missiles et « ses capacités de production », écrit au contraire le directeur du renseignement Dan Coats.
Sur le dossier iranien, également, les services de renseignement estiment que Téhéran respecte toujours l’accord de 2015 sur le nucléaire, que Donald Trump a quitté avec fracas. Pour un effet contreproductif selon ses services de renseignements.
« Nous ne devons pas sous-estimer les capacités des groupes terroristes, notamment l’EI »
Sur la Syrie, l’optimisme du président est, là aussi, battu en brèche par agences américaines. L’EI « contrôle encore des milliers de combattants en Irak et en Syrie », a estimé Dan Coats. « Si on a éliminé le “califat”, à l’exception de quelques petits villages, nous ne devons pas sous-estimer les capacités des groupes terroristes, notamment l’EI », a-t-il insisté.
En revanche, les agences de renseignement trouvent que le président Trump a tendance à sous-estimer une autre menace. « la Chine et la Russie travaillent ensemble pour contester le leadership états-unien dans le monde, ébranler les gouvernements démocratiques et acquérir une supériorité militaire et technologique sur les Etats-Unis », écrivent-ils ainsi.