Publié le : lundi 21 janvier 2019

Soudan : la contestation contre Béchir de faiblit pas

Au pouvoir depuis 1989, le président du Soudan Omar el-Béchir connaît la plus grande crise de son règne. Depuis plus d’un mois, des manifestations, devenues quotidiennes, réclament son départ. L’homme garde le soutien des forces de l’ordre, et s’accroche à son poste. Au moins 40 personnes sont mortes durant ces manifestations.

Une trainée de poudre. Démarrées le 19 décembre 2018 à Atbara, au nord de la capitale, en réaction à la hausse du prix du pain, les manifestations ont progressivement gagné toutes les villes du Soudan, à commencer par Khartoum, la capitale. Dans un pays en plein marasme économique et où la population manque des produits de première nécessité, la ténacité de la foule ne faiblit pas, malgré la violence des répressions.

Les ONG Human Rights Watch et Amnesty International ont dénoncé au moins 40 morts depuis le début du mouvement, parmi lesquels des enfants et du personnel médical. Les manifestations sont organisées par des docteurs, ingénieurs, professeurs, dont la majorité des participants ignorent jusqu’au nom.

« Liberté, justice et paix »

Un nom, en revanche, est sur toutes les lèvres. Omar el-Béchir a été porté au pouvoir par un coup d’Etat soutenu par des islamistes, en 1989. Il achèvera en 2020 son deuxième mandat de président. Il est jugé responsable par les manifestants de la situation économique du pays, notamment pour sa gestion de la sécession du Soudan du Sud et son incapacité à arrêter l’embargo américain avant octobre 2017. Les deux slogans les plus populaires dans les manifestations sont « liberté, justice et paix », et le fameux « le peuple veut la chute du régime », slogan du Printemps arabe de 2011.

Mais le principal intéressé n’évoque même pas la possibilité d’un départ. Il garde le soutien d’une majorité des forces de sécurité. Le choix de la fermeté et de l’intransigeance pourrait lui permettre de rester au pouvoir. Mais en aggravant la grogne populaire et, probablement, en amplifiant la crise économique qui secoue le pays. Comme amorcer une bombe à retardement…

 

Réagir à cet article

XHTML: Vous pouvez utiliser les html tags: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

Newsletter

Les actus en vidéo