RDC : quelle issue après la contestation de la présidentielle ?
Les résultats des élections présidentielles de la République Démocratique du Congo (RDC) du 30 décembre 2018 ont été publiés le 10 janvier 2019 par la Ceni, l’organe chargée de leur organisation. Un résultat immédiatement contestés par Martin Fayulu, l’opposant arrivé en seconde position derrière Félix Tshisekedi. Des doutes relayés par des organisations internationales, notamment la SADC, qui a demandé un recomptage des voix.
Il a fallu plus de dix jours pour que la Ceni promulgue le résultat officiel des élections présidentielles en RDC. Mais le 10 janvier, Félix Tshisekedi était déclaré élu, avec 38,57% des suffrages exprimés. Martin Fayulu est deuxième, avec 34,83%, et Emmanuel Ramazani Shadary, le candidat du Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila, président sortant, troisième avec 23,84%.
Pour autant les résultats ont immédiatement été contestés par Martin Fayulu, qui dénonce des résultats arrangés, un « tripatouillage« , et, au final, « un hold-up électoral ». Selon lui, Joseph Kabila se serait arrangé pour assurer l’élection du moins virulent de ses deux opposants. Symptomatiquement, le FCC vient d’être désigné vainqueur des élections législatives, assurant au parti de Joseph Kabila le poste de premier ministre.
« Un recomptage permettrait de rassurer les gagnants et les perdants »
De nombreux observateurs estiment, comme Martin Fayulu, que le comptage des voix a été largement biaisé. Ils ont trouvé un relai politique avec la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), via le président zambien Edgar Lungu, le 13 janvier 2019.
« Ayant pris note des doutes sérieux émis par l’Église catholique romaine – qui avait déployé plus de 40 000 observateurs – mais aussi par la coalition Lamuka et par d’autres observateurs concernant les résultats du scrutin [présidentiel] en RDC, la SADC estime qu’un recomptage permettrait de rassurer les gagnants et les perdants » a déclaré via un communiqué l’organisation.
Reste que la Ceni estime impossible un tel recomptage. Dès lors, deux options sont possibles. Un statu quo, qui conduirait Félix Tshisekedi au pouvoir avec un premier ministre issu du FCC – mais avec une légitimité plus que limitée. Ou organiser de nouvelles élections, prolongeant quelques temps le règne de Joseph Kabila.