France : Ségolène Royal viole-t-elle son devoir de réserve ?
Suite à la publication par Ségolène Royal d’un livre très critique sur la politique du président Emmanuel Macron, plusieurs parlementaires ont alerté le Quai d’Orsay. Selon eux, l’ancienne ministre de la transition énergétique violerait son devoir de réserve. Explications.
Au moment de l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, Ségolène Royal ne tarissait pas d’éloges pour son ancien collègue de gouvernement. Elle le félicitait notamment pour sa trajectoire et ses ambitions en terme d’écologies.
Peu après cette élection, c’est d’ailleurs Emmanuel Macron qui l’a nommée, en juin 2017, ambassadrice chargée de la négociation internationale pour les pôles Arctique et Antarctique, poste qu’elle occupe depuis septembre 2017. Elle représente depuis la France au Conseil de l’Arctique, un forum intergouvernemental créé en 1996 pour régler, par la diplomatie, les questions territoriales autour du pôle Nord.
Mais, depuis la rentrée 2018, le ton de Ségolène Royal a changé. Il s’est fait beaucoup plus acerbe et critique. Elle a notamment publié un livre où elle attaque la politique de l’actuel président de la République, notamment ses mesures fiscales et son manque de courage sur la transition énergétique.
Une diplomate en fonction n’a pas le droit de critiquer l’exécutif
Elle occupe ainsi largement le champ médiatique, préparant son retour en politique. Elle a notamment proposé à Yves Jadot une place sur la liste Europe-Ecologie-Les-Verts pour les élections européenne. Le leader écologiste a décliné.
Mais certains parlementaires voient d’un mauvais oeil ces critiques répétés envers l’exécutif. Surtout venant d’une personne qui occupe un poste de représentation de la France à l’international. Un groupe d’élus vient ainsi d’alerter le Quai d’Orsay, en accusant Ségolène Royal de violer le devoir de réserve dû à tout diplomate en fonction. Reste à savoir quelles suites pourraient avoir cette démarche.