Médicaments : UPSA passe sous pavillon japonais
UPSA, l’entreprise pharmaceutique française spécialisée dans les médicaments sans ordonnance, va être racheté par le japonais Tasiho, leader asiatique dans ce secteur. Pour ce laboratoire dont l’unique site de production est situé en France, c’est un soulagement – mais aussi le début des interrogations sur l’avenir.
Entreprise familiale jusqu’en 1994 et son rachat par l’Américain Bristol-Myers-Squibb, le laboratoire UPSA demeure un fleuron de l’industrie pharmaceutique française : les 370 millions de boites de médicaments qu’elle produit chaque année sont intégralement fabriqués dans ses deux usines de production à Agen. UPSA, qui commercialise de célèbres médicaments sans ordonnance comme l’Efferalgan ou le Dafalgan, emploie 1 400 employés.
Dès lors, son rachat était une question cruciale pour la pérennité du tissu industriel local. Depuis que Bristol-Myers-Squibb a annoncé qu’il était vendeur, plusieurs acheteurs potentiels se sont présentés. Le groupe allemand Stada puis l’italien Angelini furent donnés favori, mais leurs offres n’ont pas satisfaits le géant américain, qui a finalement accepté la proposition d’un troisième larron, le groupe japonais Tasiho.
Cette entreprise pharmaceutique est le leader, en Japon et en Asie du Sud-Est, du marché des analgésiques anti-inflammatoires, du rhume-état grippal et de la croissance capillaire. L’opération de rachat devrait être effective dans le second semestre 2019.
« Seul le projet définira l’avenir des emplois des salariés »
Du coté des salariés, la légitime satisfaction de voir le feuilleton du rachat prendre fin est tempéré par les questions que pose cette opération.
« Nous prenons acte de la décision de BMS de se séparer des activités UPSA au profit de l’entreprise Japonaise. Nous déplorons que cette annonce ait été effectuée en conférence téléphonique sans la présence physique de la direction Upsa d’Agen. Nous attendons début janvier pour avoir une vision du projet industriel et commercial plus précise lors de la réunion du Comité central unité économique et sociale extraordinaire. Seul le projet définira l’avenir des emplois des salariés » ont ainsi déclaré les principaux syndicats d’UPSA dans un communiqué.