Les cinq Partis formant la coalition au pouvoir en Israël viennent d’annoncer leur intention de dissoudre le Parlement et de provoquer des élections anticipées à avril 2019. Une façon pour le premier ministre Benjamin Netanyahu d’essayer de reprendre la main.

La dernière pomme de discorde a été une loi sur la conscription. La question du statut des juifs ultra-orthodoxes et leurs éventuelles exemptions de service militaire n’a pas trouvé de consensus au sein de la Knesset, le Parlement israélien.

Cette loi est une bonne illustration de la difficulté qu’a la majorité au pouvoir à gouverner depuis la démission de l’ultra-nationaliste Avigdor Lieberman, en novembre 2018.

Ce dernier était ministre de la Défense : il a claqué la porte du gouvernement pour protester contre le cesser-le-feu conclu à Gaza par le premier ministre Benjamin Netanyahu avec le Hamas et d’autres groupes palestiniens armés. Son parti Israel Beytenou (« Israël notre maison ») a dans la foulée quitté la coalition gouvernementale, ne lui laissant qu’une très courte majorité à la Knesset (61 sièges sur 120).

Cette coalition est menée par le Likoud, le parti conservateur historique, mais elle comporte quatre autres partis, qui ont désormais tous le pouvoir de bloquer une loi. Une situation qui fragilise l’exécutif.

Réflexe sécuritaire attendu

Face à cette situation qui menace de devenir intenable, le gouvernement a préféré dissoudre le Parlement, et anticiper les élections. La mandature s’achevait en novembre 2019, les législatives auront finalement lieux en avril 2019.

En avançant le calendrier électoral, Netanyahu espère capitaliser sur sa popularité, sur la faiblesse actuelle de l’opposition et des tensions très vives à Gaza et dans le reste du Moyen-Orient. Le chef du Likoud souhaite manifestement qu’un réflexe sécuritaire du peuple israélien lui offre une majorité plus confortable pour asseoir sa politique.