Retrait américain de Syrie : Macron pas tendre avec Trump
Après la stupeur, la colère. Après avoir reçu de plein fouet la décision de Donald Trump de quitter militairement la Syrie, les alliés des Etats-Unis attaquent le président américain. « Un allié se doit d’être fiable » a notamment lancé Emmanuel Macron.
« Nous avons gagné. (…) Il est temps que nos troupes rentrent à la maison. » Par ce mots laconiques sur Twitter, Donald Trump vient d’ébranler la situation de l’alliance internationale qui intervient militairement en Syrie.
Jugeant que le Groupe Etat Islamique (EI) avait été vaincu, le président américain a annoncé, le 19 décembre, le retrait des 2 000 forces spéciales américaines sur place. Il laisse le champ libre au président turc Erdogan pour « finir le travail » face à l’EI.
Cette décision a provoqué des remous jusque dans son propre état-major. Le chef du Pentagone, Jim Mattis, un ancien marines de 68 ans très respecté sur la scène internationale, a ainsi démissionné, jugeant qu’il fallait « traiter ses alliés avec respect ». Donald Trump n’a, en effet, de cesse de critiquer publiquement la majorité des pays alliés des Etats-Unis – France, Royaume-Uni, Allemagne, Canada…
De nombreux analystes proches du président estiment également que ce retrait précipité est une faute politique majeure, qui pourrait entraîner la renaissance de l’EI, et risque de déstabiliser toute la région – faisant le jeu de la Turquie et de l’Iran.
« Etre allié, c’est combattre épaule contre épaule »
Depuis le Tchad, le président français Emmanuel Macron y a été de son couplet. D’abord en rendant hommage à la décision de l’ancien chef du Pentagone : « Je veux ici rendre hommage au général Mattis et aux propos qui ont accompagné sa décision, depuis un an avons constaté comment il a été un interlocuteur fiable ».
Concernant Donald Trump, le président français n’a, en revanche, pas été tendre : « Je regrette très profondément la décision prise. Un allié se doit d’être fiable, se coordonner avec ses autres alliés. Etre allié, c’est combattre épaule contre épaule » a notamment affirmé Emmanuel Macron.