Brésil : une réserve amazonienne bientôt exploitée par le gouvernement ?
Le nouveau président élu brésilien, Jair Bolsonaro, semble déterminé à appliquer son programme, notamment concernant l’Amazonie et les réserves indigènes. Il vient d’indiquer son projet d’exploiter le sous-sol particulièrement riche de la réserve de Raposa Serra do Sol, la plus grande du pays.
Situé au nord du Brésil, dans l’Etat de Roraima, à la frontière du Venezuela et de la Guyane, la réserve indigène Raposa Serra do Sol est la plus importante du pays. Délimitée en 2005, elle recouvre 17 000 km² de forêt vierge, où vivent 17 000 autochtones.
Mais pour le président élu du Brésil, Jair Bolsonaro, ce riche et fragile écosystème, où les populations vivent encore (en partie) comme avant l’arrivée des colonisateurs occidentaux, est avant tout un sous-sol à exploiter. La réserve regorge en effet de niobium, un métal léger utilisé dans la sidérurgie et l’aéronautique, et d’uranium, dont elle représente la deuxième plus grande réserve du monde. Raposa Serra do Sol recèle également d’importantes réserves de diamants, d’or, de cuivre, d’étain. De quoi attiser de fortes convoitises.
Sur cette question, Jair Bolsonaro a le mérite d’être clair : « C’est la région la plus riche du monde. Il y a moyen d’exploiter de manière rationnelle. Et du côté des indigènes, de leur verser des redevances et de les intégrer à la société ».
Mettre fin aux réserves indigènes « surdimensionnées »
Car, pour ces populations autochtones, que les politiques publiques récentes visaient avant tout à préserver, le président a de hautes ambitions – en faire des Brésiliens comme les autres. Il ne cesse d’affirmer que les réserves sont « surdimensionnées » ; durant la campagne présidentielle, il avait été encore plus loin, en affirmant : « L’indigène ne peut pas rester confiné dans une zone délimitée comme s’il s’agissait d’un animal dans un zoo. Ces personnes sont des êtres humains comme nous, qui veulent évoluer, avoir l’électricité, un médecin, un dentiste, internet, jouer au football ».
Ou quand un discours pseudo-humaniste veut justifier un massacre écologique et sociologique.