COP 24 : un accord pas à la hauteur de l’urgence climatique
La COP 24 s’est achevée, ce samedi 15 décembre, à Katowice, en Pologne. L’accord technique prévu a bien été signé, mais les ambitions de l’accord de Paris n’ont pas été relevées, malgré le signal d’alarme tiré par le Giec. Déceptions aussi sur le financement pour les pays les plus pauvres et sur la taxe carbone.
Cette vingt-quatrième édition de la Conférence des Parties (COP) était un rendez-vous crucial : les Etats devaient y finaliser les modalités techniques de leurs engagements climatiques. Certes le guide d’application de l’Accord de Paris a fini par être bouclé – et heureusement. Ce document de 130 pages impose notamment une transparence aux pays signataires sur leurs émissions de gaz à effet de serre et les efforts accomplis pour les réduire.
Mais c’est la seule bonne nouvelle. Le rapport du Giec, pourtant commandé à la COP 21, pour définir la température plafond pour sauvegarder notre Terre ? Il indiquait clairement que les engagements pris à cette occasion étaient insuffisants et que les Etats devaient se montrer plus ambitieux, immédiatement. Les pays ont « pris note » de cet accord. Mais n’ont en aucun cas modifié leurs engagements ou objectifs. Comme pour dire : oui, merci de nous dire que nous fonçons droit dans le mur ; nous n’y sommes pas encore, pas d’urgence, ne faisons rien – mais merci de l’information.
Concernant l’aide des pays les plus riches pour financer la transition énergétique dans les pays les plus pauvres, une seule avancée est à noter. Un objectif chiffré a été noté – 100 milliards de dollars annuels. Rappelons qu’en 2017, moins de 60 milliards de dollars d’aide ont été versées. Une promesse de mettre en place des processus de soutien, de contrôle et d’évaluation précis a été faite. Mais sa mise en place attendra 2019 et la COP 25 au Chili.
Un terrible gâchis
Il en est de même pour la mise en place d’une taxe carbone mondiale enfin efficace. Le Brésil a freiné de tout son poids pour empêcher cette indispensable rénovation. Elle a été repoussée, elle aussi, à 2019. Dans ce concert mal accordé, les lobbys pétroliers se sont, au final, plus fait entendre que les territoires insulaires, pourtant les plus menacés par le réchauffement climatique.
Malgré un torrent d’autosatisfaction à la sortie de la conférence, ce qui dominait était le sentiment d’un gâchis et d’une absence de conscience de l’urgence de la situation.