Le Burundi s’enferme dans un dangereux isolement
Depuis la radicalisation du régime dans la violence, en 2015, le Burundi est sous le feu des critiques et des procédures internationale. Le pays y répond en se détournant violemment de la communauté internationale. Dernier cas en date : le bureau du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme de l’ONU à Bujumbura va devoir fermer.
Le Burundi vit dans le chaos depuis que le président sortant, Pierre Nkurunziza, s’est présenté pour un troisième mandat, en avril 2015. Il a été réélu, mais les violences qui ont ébranlé le pays jusqu’en mai 2017 ont fait 1 200 morts et déplacé plus de 400 000 personnes, selon la Cour Pénale Internationale.
L’autorité judiciaire internationale avait lancé, dès octobre 2016, un examen préliminaire sur des accusations de meurtres, tortures et autres exactions commises au Burundi. En réaction, le pays avait été le premier de l’histoire à claquer la porte de la CPI – un retrait devenu effectif un an plus tard.
Ce n’était que le premier d’une longue série de ruptures avec le multilatéralisme et la communauté internationale. Fin octobre 2018, les représentants du pays ont snobé la cinquième session du dialogue interburundais, puis le sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique d’Afrique de l’Est.
« Le gouvernement écarte peu à peu tous les témoins gênants »
Début décembre, c’est l’Organisation des Nations Unies qui est dans le viseur du gouvernement burundais. Jeudi 6 décembre 2018, le pays a exigé la fermeture du bureau à Bujumbura du Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme : « Tout le personnel international doit être redéployé immédiatement et l’office a deux mois pour faire ses valises et fermer définitivement ses portes » a précisé une source onusienne sous couvert d’anonymat.
« Le gouvernement burundais se radicalise de plus en plus et continue sa défiance vis-à-vis de la communauté internationale. Tout semble indiquer que le gouvernement écarte peu à peu tous les témoins gênants, ce qui ne nous rend guère optimistes pour l’avenir », complète cette source anonyme.