Publié le : vendredi 7 décembre 2018

Carlos Ghosn en garde à vue prolongée au Japon

L’affaire commence à tendre les rapports diplomatiques entre la France et le Japon. Carlos Ghosn, PDG de Renault et président des conseils d’administration de Nissan et de Mitsubishi, a été démis de ses fonctions au sein des constructeurs japonais le 19 novembre. Il a été placé en garde à vue et est maintenu en détension depuis. Il est accusé d’avoir dissimulé des revenus au fisc. Entre incompréhension du coté français et intransigeance du côté japonais.

Pour rappel, le groupe Renault possède 43% du groupe Nissan-Mitsubishi. Les constructeurs sont réunis dans une « alliance », dominée de fait par Renault, mais qui laisse une relative indépendance aux sociétés japonaises. Si bien que le PDG de Renault, Carlos Ghosn, était également président du conseil d’administration de Nissan et de Mitsubishi.

Il a été inculpé par la justice japonaise, le 19 novembre, pour avoir, selon les policiers, dissimulé aux autorités boursières environ 5 milliards de yens (38 millions d’euros) de revenus sur cinq ans. Il a ensuite été placé en garde à vue, à Tokyo. Au Japon, la durée de la garde à vue est à la discrétion de la justice.

Une seconde accusation a été prononcée le 6 décembre, portant sur trois années de dissimulation supplémentaire, pour un montant de 4 milliards de yens (31 millions d’euros). Ce qui a pour effet de potentiellement prolonger sa garde à vue de 22 jours à compter du 10 décembre.

Carlos Ghosn a été arrêté suite à la divulgation d’une enquête interne de Nissan à la police. D’autres faits pourraient d’ailleurs lui être reprochés, notamment des abus de biens sociaux. Le dirigeant continue de nier les faits en bloc. Ni Renault, ni la diplomatie française ne parviennent à obtenir les éléments de preuve justifiant cette garde à vue prolongée.

« Chaque pays a sa propre histoire, sa propre tradition, son propre système judiciaire « 

Si le respect des procédures japonaises est répété dans toutes les déclarations, la surprise, l’agacement, l’incompréhension montent du coté français. De nombreux observateurs hors du Japon ont d’ailleurs jugé sévèrement la longueur de la procédure japonaise et les conditions de garde à vue.

Retour de bâton immédiat : « Chaque pays a sa propre histoire, sa propre tradition, son propre système judiciaire. Je ne critique pas les législations des autres pays juste parce qu’elles sont différentes, et je trouve malvenu de le faire. Nous ne gardons pas les suspects en garde en vue prolongée si ce n’est pas nécessaire », s’est défendu Shin Kukimoto, procureur adjoint de Tokyo.

En attendant, le PDG de Renault risque sérieusement de passer Noël en prison.

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