Israël : Benjamin Nétanyahou menacé d’inculpation pour corruption
Le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, est pris dans une tempête judiciaire et médiatique. Il fait l’objet d’une troisième demande d’inculpation émanant de la police, pour corruption. Il aurait obtenu une couverture positive de la part d’un site d’information, en échange de décisions politiques favorables à l’opérateur télécoms possédant ce site.
Ce dimanche 2 décembre, la police israélienne a recommandé l’inculpation du premier ministre en exercice, Benjamin Nétanyahou, ainsi que sa femme Sara. Ils sont soupçonnés d’avoir favorisé l’opérateur télécoms Bezeq, lui ayant fait gagner plusieurs centaines de millions de dollars. En échange, le site d’information Walla, l’un des plus populaires d’Israël et propriété de Bezeq, aurait multiplié les articles favorables au premier ministre et à ses décisions politiques.
Déjà, en février 2018, la police avait recommandé une double inculpation contre Nétanyahou, pour deux affaires similaires, où le premier ministre aurait promis des décisions politiques favorables en échange de cadeaux ou d’une couverture médiatique positive.
Une majorité qui ne tient plus qu’à un fil
Reste à savoir si cette demande de la police sera suivie d’effet. Elle fragilise en tout cas encore la position d’un premier ministre qui a récemment perdu le soutien de son ancien ministre de la Défense, le nationaliste Avigdor Lieberman, démissionnaire le 14 novembre. Le parti de ce dernier, Beiteinou, a quitté la coalition gouvernementale, et la majorité de cette dernière ne tient plus qu’à une voix au Parlement.
Pour autant, Nétanyahou demeure extrêmement populaire, et il n’est même pas certain qu’en cas d’élections anticipés (elles doivent avoir lieu en novembre 2019) l’opposition l’emporterait.
Le premier ministre reste en tout cas droit dans ses bottes face aux affaires qui se multiplient : « Je suis sûr que dans ce cas les autorités compétentes, après avoir examiné la question, parviendront à la même conclusion: qu’il n’y avait rien parce qu’il n’y a rien » a-t-il déclaré dans un communiqué.