Publié le : jeudi 8 novembre 2018

République Centrafricaine : la France veut reprendre la main

En visite à Bangui, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a promis un soutien de la France à la République Centrafricaine, à hauteur de 24 millions d’euros, assorti d’une livraison de 1 400 fusils-mitrailleurs. Il en a profité pour rappeler les liens qui unissent les deux pays, en dépit d’un soutien militaire de la Russie au pays, depuis presque un an.

En décembre 2017, la Russie a obtenu de l’ONU une exception à l’embargo sur la livraison des armes à destination de la Centrafrique, et a envoyé 170 formateurs sur place, associés à du matériel militaire. Ces soldats expérimentés ont été déployé partout dans le pays, y compris dans la garde rapprochée du président Faustin-Archange Touadéra. L’exception, qui durait un an, arrive à son terme dans quelques semaines ; l’opération est d’ailleurs critiquée par son manque de transparence.

Une campagne médiatique de dénigrement de la France a par ailleurs accompagné ce déploiement militaire russe, si bien qu’une partie de la population est favorable à cette présence et estime que la Russie a rétabli la paix dans le pays. Ce qui est faux, puisque 75% du territoire est encore aux mains de forces armées – et que le soutien, militaire et logistique, de la France à la République Centrafricaine dépasse toujours largement celui de la Russie.

« On est là dans les moments où ça ne va pas, et dans les moments où ça va bien »

C’est ce que Jean-Yves Le Drian est venu rappeler lors de sa visite à Bangui. Il a confirmé une aide française d’environ 24 millions d’euros, qui permettra notamment le paiement des arriérés de salaires des fonctionnaires, la réalisation d’infrastructures cruciales au développement du pays (300 mètres de ponts vont être construit), ainsi qu’à un soutien aux réfugiés de guerre. La France va, en plus, livrer 1 400 fusil-mitrailleurs à la République Centrafricaine. Le tout, a noté Jean-Yves Le Drian (avec un regard appuyé vers le Kremlin), « dans le cadre strict, respectueux et transparent des Nations unies, dans une transparence totale, à la fois sur l’origine, sur l’acheminement, et sur la livraison ».

Il a également réaffirmé le soutien historique de la France au pays : « On est là dans les moments où ça ne va pas, et dans les moments où ça va bien. Et dans les moments où ça ne va pas, il n’y a pas grand monde » a ainsi déclaré le chef de la diplomatie française. Visant, sans la nommer, la Russie…

 

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