Nouvelle-Calédonie : la victoire très nuancée du « non » à l’indépendance
Le résultat du référendum de ce week-end sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie est contrasté : le « non » l’a certes emporté, raffermissant a priori le lien unissant la collectivité territoriale à la France, mais sur un score beaucoup plus faible qu’espéré par les loyalistes, et avec de profondes disparités au sein du territoire.
Deux des trois partis représentée au Congrès de Nouvelle-Calédonie – le Rassemblement-Les Républicains et les Républicains calédoniens – avaient fait campagne pour le « Non » au référendum sur l’indépendance de l’archipel qui s’est tenu le 4 novembre. Ils espéraient qu’une victoire par plus de 70% puisse remettre en question la tenue des deux autres référendums sur le même thème prévus par l’accord de Nouméa en 1998.
Au final, le « non » l’a certes emporté, mais avec seulement 56,4% des voix, avec une participation historiquement élevée pour un scrutin de ce type, à plus de 80%. Cette participation explique ce score serré, car une part importante de la population aux idées indépendantistes délaisse historiquement les urnes : les tenants de l’autonomie de la Nouvelle-Calédonie ont ainsi réussi à mobiliser plus largement leur électorat, notamment chez les jeunes.
Une Nouvelle-Calédonie coupée en deux
Autre enseignement : les disparités régionales sont toujours aussi fortes. Dans la province sud, la plus peuplée et la plus riche, où les inégalités sont particulièrement fortes, le non recueille 73,7 % – un score qui atteinte 80,5 % à Nouméa, la principale ville de la collectivité. La province nord (75,8 %) et les îles Loyauté (82,2 %) ont, elles, voté massivement pour le oui, marquant une réelle fracture au sein du territoire.
Alors, le président Emmanuel Macron peut se féliciter de ce résultat et y voir « une marque de confiance en la République » et vanter la nécessité du dialogue pour apaiser les tensions en Nouvelle-Calédonie, il n’empêche que la situation du territoire demeure explosive, et que l’attachement à la France est tout sauf une évidence pour une majorité de la population – malgré cette victoire en réelle demi-teinte.