Brésil : Bolsonaro, un terrible retour au passé
La large élection de Jair Bolsonaro comme président du Brésil est une terrible nouvelle pour les défenseurs de la démocratie, des droits de l’homme, de l’écologie, du droits des femmes. L’ancien militaire incarne une extrême-droite rance et fascisante, dont la montée mondiale inquiète profondément.
Le miracle n’a pas eu lieu : largement en tête à l’issue du premier tour, l’ancien militaire Jair Bolsonaro a été élu, ce week-end, président du Brésil avec 55,1% des voix. Il incarne une nostalgie assumée des années de dictature du Brésil (1964-1985) : il a d’ailleurs affirmé, en plein Congrès, en 1999, qu’il regrettait que la dictature n’ait pas exécuté 30 000 personnes corrompues supplémentaires, dont le président de l’époque, Fernando Henrique Cardoso.
Le tournant à gauche du début des années 2000 en Amérique Latine a bel et bien vécu : des chefs d’Etat de droite, souvent dure, ont été récemment portés au pouvoir en Argentine, au Chili, en Colombie. Mais Jair Bolsonaro est assurément le candidat le plus extrémiste à avoir été élu dans l’histoire du sous-continent.
Vers un Brésil fascisant
Violemment misogyne, ouvertement raciste, notamment contre les Noirs et les peuples autochtones, vouant un culte à la force, aux armes à feu et à l’armée, il a répété en boucle, durant la campagne, les mêmes mots haineux. Il veut « nettoyer » le Brésil des « délinquants » et des « rouges », pour lui redonner sa grandeur passée, perdue après treize ans de gouvernance du Parti des Travailleurs. Son orientation fascisante n’est un secret pour personne.
L’homme a également annoncé qu’il quitterait l’accord de Paris contre le réchauffement climatique et qu’il fermerait l’agence brésilienne chargée du contrôle de la déforestation et de la démarcation des terres indigènes – mettant en péril une Amazonie déjà largement menacée.
Pour la planète, pour la démocratie, pour l’humanité toute entière, la multiplication des élections remportées par des candidats d’extrême droite populiste est une très inquiétante nouvelle.