En crise avec l’UE, l’Italie se rapproche de la Russie
Alors que le budget italien pour 2019 a été rejeté par la Commission Européenne, le premier ministre italien, à la tête d’un gouvernement russophile, était reçu la semaine dernière par Vladimir Poutine.
La semaine dernière, la Commission Européenne a rejeté le budget présenté par l’Italie pour 2019, estimant qu’il ne respectait pas les règles européennes en matière de déficit public, compte tenu de la dette italienne : « Nous sommes d’avis de donner à l’Italie un maximum de trois semaines pour apporter un projet de budget révisé pour 2019 », a déclaré le vice-président de l’exécutif européen.
C’est la première fois que l’UE refuse le budget d’un Etat membre, mais le gouvernement italien n’a pas cédé, et a affirmé qu’il ne modifierait pas son projet, ouvrant la voix à de possibles sanctions de la part des institutions européennes.
Dans le même temps, le président du conseil italien, Giuseppe Conte, était en visite à Moscou, où il a rappelé les liens qui unissent les deux pays, renforçant l’idée d’un rapprochement possible de l’Italie avec la Russie. Il a signé avec le président russe Vladimir Poutine quatorze contrats de coopération économique, portant notamment sur des travaux d’infrastructure routière et des questions énergétiques.
« En 2018, les sanctions sont inutiles »
Le nouveau gouvernement italien est une coalition de deux partis, le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et la Ligue (extrême droite), qui n’ont jamais caché leurs sympathies pour le régime de Vladimir Poutine, et qui réclament avec force la fin des sanctions mises en place par l’UE au lendemain de l’invasion de la Crimée, en 2014. « En 2018, les sanctions sont inutiles », a ainsi déclaré le ministre de l’intérieur Matteo Salvini, un des deux hommes forts du gouvernement.
Dans sa volonté d’étendre son influence diplomatique, disposer d’un relai au coeur de l’UE est un rêve pour Moscou, que le gouvernement italien va peut-être réaliser.