Brésil : une voie royale pour l’extrême-droite de Bolsonaro
Arrivé largement en tête du premier tour de l’élection présidentielle brésilienne, le 7 octobre, Jair Bolsonaro, le candidat d’extrême-droite, est plus que jamais favori pour prendre le pouvoir. Car, de l’autre coté de l’échiquier politique, les partis traînent du pied pour dresser un front républicain.
Il est ouvertement raciste, homophobe, misogyne, et nostalgique de la dictature militaire (1964-1985). Jair Bolsonaro a même rendu hommage, en 2016, à la mémoire d’un colonel qui avait torturé l’ancienne présidente Dilma Roussef, quand elle était militante de gauche. Mais, dans un pays en proie à une crise économique et une violence quotidienne, ce candidat d’extrême droite est arrivé largement en tête du premier tour de l’élection présidentielle, le 7 octobre, avec plus de 40% des voix.
La menace pour la démocratie est réelle. Le risque d’une nouvelle dictature fascisante également. Le 28 octobre, face à ce candidat du chaos, se tiendra le candidat du Parti des Travailleur (PT, gauche), au pouvoir depuis 2003, Fernando Haddad, crédité d’un peu moins de 30% des voix au premier tour. Il devrait incarner un rempart et voir se rallier à lui tous les candidats battus du premier tour : «Nous nous attendions à un alignement naturel, au vu des risques qui pèsent sur la démocratie», a ainsi déclaré la présidente du PT, Gleisi Hoffmann.
« Une lâcheté inadmissible»
Mais, pour l’heure, seul cinq partis de gauche ont appelé à voter Haddad. Dans les derniers sondages, Bolsonaro est donné vainqueur avec 51% des voix. L’ancien président Fernando Henrique Cardoso, leader du Parti de la social-démocratie brésilienne (centre-droit) s’est ainsi déclaré neutre : «C’est d’une lâcheté inadmissible», dénonce le politologue Fernando Limongi.
Ancien membre du PT et ancien allié de Lula, isolé par ce dernier et arrivé troisième du premier tour avec 17% des voix, Ciro Gomes est parti en vacances sitôt le résultat des élections connu ! Les affaires qui ont éclaboussé le PT et son ancien leader, actuellement incarcéré, poussent les hommes politiques à ne pas le soutenir. De la même façon que de nombreux brésiliens ne voteront plus, quoiqu’il puisse arriver, pour un candidat du PT. Quand bien même la seule alternative est un suicide démocratique.