Australie : fermeture du terrible centre de réfugiés de l’île Christmas
Le gouvernement australien vient de fermer le centre de rétention pour réfugiés de l’île Christmas, véritable symbole de sa politique agressive contre l’immigration. Le lieu a été le théâtre de suicides, d’émeutes, d’automutilation. Le nombre de clandestins ayant drastiquement baissé, il est désormais clos – mais prêt à rouvrir en cas de besoin.
Depuis l’arrivée au pouvoir, en 2013, d’un gouvernement conservateur, l’Australie a très violemment durci sa politique migratoire. Devant l’afflux de réfugiés arrivant sur bateau d’Asie du Sud-Est, notamment du Sri Lanka ou du Bangladesh, le gouvernement a joué la fermeté, s’attirant les foudres de nombreuses associations humanitaires, écornant son image à l’international.
Concrètement, les autorités font tout leur possible pour empêcher ces embarcations d’aborder sur les côtes australiennes. Les migrants qui y parviennent sont immédiatement placés en détention sur l’île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, sur la minuscule île du Pacifique de Nauru, ou sur l’île Christmas, le temps d’instruire leur demande d’asile – ce qui peut prendre des mois.
Une prison aux conditions de vie atroces
De ces trois centres, le plus terrible était celui de l’île Christmas, située à 2 300 kilomètres au nord-ouest de Perth, capitale de l’Etat d’Australie-Occidentale. Ouvert en 2008, les conditions de vie y étaient telles qu’une émeute a éclaté en 2015, après la mort d’un demandeur d’asile, les prisonniers se révoltant à coup de machettes et de cocktail Molotov. Les suicides étaient si réguliers que les surveillants avaient pour ordre de se tenir prêts, à tout moment, à couper la corde d’un pendu.
Une trentaine de détenus demeuraient encore dans ce sombre endroit, que le gouvernement vient de fermer. En soit, la fermeture de ce centre de détention est une bonne nouvelle, mais si les autorités ont fait cela, c’est qu’elles estimaient ne plus avoir besoin de cette prison, le nombre de réfugiés ayant drastiquement baissé. Cette fermeture est donc une conséquence de cette politique de refus de tendre la main. Et le centre doit rester en état, prêt à être rouvert sur demande. Rien qui donne envie de se réjouir.