Publié le : vendredi 28 septembre 2018

En Afrique, les renseignements mènent la diplomatie française

Deux journalistes spécialistes de l’Afrique, Antoine Glaser et Thomas Hofnung, publient une enquête sur l’influence des services de renseignement français en Afrique. Nos chers espions en Afrique défend l’idée que l’espionnage français tire les ficelles de la diplomatie africaine de la France. Présentation.

L’espionnage charrie clichés et fantasmes, mais demeure une réalité ayant une importance capitale dans les rapports internationaux. Deux journalistes, Antoine Glaser et Thomas Hofnung, viennent de publier, chez Fayard, Nos chers espions en Afrique, un ouvrage qui détaille les réseaux et stratégies des services de renseignements en Afrique.

« Malgré une impression de diplomatie traditionnelle, les vrais décideurs sont les services secrets » expose ainsi Antoine Glaser, pour qui l’influence française en Afrique passe davantage par l’action des espions que par celles des diplomates et ambassadeurs.

A ce propos, la fin de la guerre froide marque une césure dans cette diplomatie de l’espionnage : avant la chute de l’URSS, la France faisait et défaisait certains chef d’Etat africains, avec une aide active des services de renseignement, notamment par des informations sur l’opposition.

« La France reste dans ses anciens schémas« 

« Un certain nombre de chefs d’Etat africains ont été aidés et soutenus par la France. Mais c’était surtout pendant la période de la guerre froide. À présent, il y a toujours des gens comme Idriss Déby [président du Tchad], qui ont été mis au pouvoir par la France, c’est une évidence. Mais désormais, il y a surtout une prime à la stabilité » précise ainsi Antoine Glaser, dans un entretien accordé à L’Obs.

Les services secrets français ont désormais perdu de l’influence, concurrencé par les espions israéliens, russes ou chinois. « La France est assez éloignée des réalités de l’Afrique actuelle, elle reste dans ses anciens schémas et veut simplement façonner le continent à son image. Elle peine réellement à prendre la mesure des bouleversements en cours. Normalement, les services de renseignements sont là pour anticiper ces changements, mais tout cela patine » expose Antoine Glaser.

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