Publié le : mercredi 26 septembre 2018

Rugby : l’organisation du Mondial 2023 entre de bonnes mains

Rugby France 2023Le GIP France 2023 sur lequel repose l’organisation du prochain Mondial de rugby est composé de professionnels rompus à l’exercice. Une bonne nouvelle pour le soft power français.

Sur le fil. Le 15 novembre 2017, à Londres, la France a été choisie pour organiser la Coupe du monde de rugby 2023 – la deuxième de son histoire, après celle de 2007. La victoire était pourtant loin d’être acquise : World Rugby, la Fédération internationale, recommandait jusqu’au jour du scrutin de choisir la candidature de l’Afrique du Sud. Au premier tour, le dossier français a obtenu 18 voix, contre 13 pour la « nation arc-en-ciel » et 8 pour l’Irlande, avant de coiffer au poteau l’Afrique du Sud à l’issue du second tour, avec 24 voix contre 15.

Une équipe de choc pour préparer le Mondial 2023

Cette victoire tricolore ne doit rien au hasard. Elle parachève une intense campagne de lobbying, menée de main de maître par l’équipe du président de la Fédération française de rugby (FFR), Bernard Laporte, et du directeur de France-2023, Claude Atcher. Ce dernier ne s’y est pas trompé, lui qui a déclaré, le soir de l’annonce, « qu’on s’est battu comme des chiens, ça a été difficile, vous ne pouvez pas imaginer à quel point. On a tenu jusqu’au bout ».

« Sans toi, nous ne serions pas là », a confirmé Bernard Laporte le soir de la victoire londonienne. C’est donc très logiquement que Claude Atcher a été nommé, le 15 mai dernier, directeur général du Groupement d’intérêt public (GIP) France 2023, l’organisme chargé de livrer la Coupe du monde de rugby. Une nomination que l’intéressé a commentée en ces termes : « Six mois jour pour jour après l’attribution de la compétition à la France, le Comité d’organisation est déjà prêt à l’action pour livrer la plus grande Coupe du monde jamais organisée depuis sa création ».

Mais qui est le directeur général du GIP France-2023, dont le conseil d’administration et l’assemblée générale comprennent de grands noms de l’ovalie, comme Sébastien Chabal ou Frédéric Michalak, mais aussi des personnalités politiques et de la société civile ? Âgé de 62 ans, Claude Atcher s’est d’abord tourné vers le football, avant de rejoindre la grande famille du rugby, qu’il a accompagnée au cours de ses récentes évolutions : professionnalisation, plus grande couverture médiatique et développement économique. Il a ainsi participé à la réalisation du plan stratégique de World Rugby.

Pour défendre le projet français, Claude Atcher a concocté un dossier de 800 pages, qu’il a présenté pour les convaincre à chacun des grands électeurs de World Rugby. Cet habitué des hautes sphères sportives internationales n’en est pas à son coup d’essai : en 2009, il avait contribué à la victoire du Japon dans l’organisation du Mondial de rugby 2019, après avoir été directeur du tournoi de la coupe du monde 2007 en France, mais aussi organisateur des Jeux méditerranéens en 1993 et du tournoi de rugby à 7 de Singapour. Ses propres adversaires au sein de la FFR s’inclinent devant son talent, à l’instar de Florian Grill, selon qui Claude Atcher est « compétent et, on ne peut pas lui enlever ça, il sait de quoi il parle ».

Le GIP France-2023 a également nommé en qualité de président, un chef d’entreprise reconnu : Jacques Rivoal. Ancien président de Volkswagen France, celui qui est passé par l’École normale supérieure, Sciences Po Paris et Renault, dont il a dirigé la marque puis le groupe en Allemagne, joua, un temps, au poste de troisième ligne. Pour cette mission, Jacques Rivoal ne percevra aucune rémunération, conformément au statut de président du GIP. « C’est une activité bénévole », confirme l’intéressé, qui apportera ses compétences et ses réseaux au service de l’organisation.

De fortes retombées attendues, le rugby amateur pas oublié

Pour remporter la mise, l’équipe France-2023 a mis les petits plats dans les grands. Afin de contrer l’avis consultatif de World Rugby donnant l’avantage à l’Afrique du Sud, les Français ont « analysé les recommandations et (…) fait les courriers qu’il fallait », explique Bernard Laporte. Et de vanter « la qualité de nos stades », bâtis ou réhabilités à l’occasion de l’Euro 2016 de football, ainsi que la position de « leader » de la France en matière de lutte contre le dopage – les tricheurs pouvant théoriquement être poursuivis par la justice hexagonale – et en termes de sécurité.

La France a également promis des « revenus record » à la Fédération internationale. World Rugby, et par son intermédiaire les fédérations mondiales les plus modestes, qui vit littéralement de la Coupe du monde, s’est ainsi vu promettre 135 millions d’euros de plus qu’en 2015, « soit une augmentation de près de 40% » par rapport au Mondial britannique. Si les partenaires privés de l’évènement sont à la fête, Bernard Laporte a aussi promis des retombées au « monde du rugby amateur ». Un espoir confirmé par Sébastien Chabal, selon qui le Mondial « va faire revenir des gamins dans les stades du pays ».

Last but not least, on a appris le 19 septembre que le propre président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, rejoindrait le conseil d’administration du GIP France-2023. L’objectif revendiqué est d’impliquer le maximum d’entreprises dans l’évènement, et de favoriser les retombées économiques d’une Coupe du monde qui s’annonce, décidément, sous les meilleurs auspices tant pour le rugby français que pour l’Hexagone dans son ensemble.

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