Assemblée générale de l’ONU : multilatéralisme pour Macron, souveraineté pour Trump
Le premier jour des discours de la 73ème Assemblée générale de l’ONU, ce mardi 25 septembre, a porté au micro les présidents respectifs des Etats-Unis, de la France et de l’Iran, Donald Trump, Emmanuel Macron et Hassan Rohani. Le premier reste bloqué dans sa rhétorique souverainiste et agressive face à l’Iran, le second a défendu les vertus du dialogue et du multilatéralisme, le troisième a catégoriquement refusé de céder aux injonctions de son homologues américains.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a fort bien résumé la situation en ouvrant la 73ème Assemblée générale de l’ONU : il a ainsi regretté que « le multilatéralisme soit autant critiqué au moment où il est le plus nécessaire. La coopération entre pays est moins certaine et plus difficile. Les divisions au sein du Conseil de sécurité sont graves ». Les premiers discours allaient le confronter dans cette opinion.
Le président américain Donald Trump a ainsi réclamé la plus grand fermeté contre le régime iranien : « Nous ne pouvons pas permettre au principal soutien du terrorisme dans le monde de posséder les armes les plus dangereuses de la planète. (…) Nous demandons à toutes les nations d’isoler le régime iranien tant que son agression se poursuit » et « de soutenir le peuple iranien. » a-t-il déclaré.
Il a complété son discours en demandant aux membres de l’OPEP de faire baisser le prix du pétrole, et a réaffirmé son rejet en bloc du multilatéralisme et des organisations transnationales, en fustigeant notamment la Cour Pénale Internationale : « Nous n’abandonnerons jamais la souveraineté américaine à une bureaucratie mondiale non élue et irresponsable », a-t-il tonné, refusant « l’idéologie du mondialisme ».
Trump demande « d’isoler le régime iranien », Macron prône le dialogue
Le discours du président français, Emmanuel Macron, ressemblait à un négatif de celui de Donald Trump. Sur la demande d’isoler le régime iranien ? « Cette voie, celle de l’unilatéralisme, nous conduit directement au repli et aux conflits, à la confrontation généralisée de tous contre tous au détriment de chacun, même de celui à terme qui se croit le plus fort ». Sur le refus du multilatéralisme et des accords internationaux ? Le président français a appelé à ne plus signer « d’accords commerciaux avec les puissances qui ne respectent pas l’accord de Paris sur le climat » – ce qui est le cas des Etats-Unis…
Quant au président iranien, Hassan Rohani, il est lui aussi resté sur ses positions : il accepte le dialogue, mais refuse les menaces et les concessions unilatérales. Il ouvre la porte à de nouvelles négociations sur le nucléaire, mais compare les sanctions américaines à du « terrorisme économique » : « Ce que l’Iran dit est clair : pas de guerre, pas de sanctions, pas de menaces, pas de pressions ; agir seulement conformément au droit et pour remplir ses obligations » a déclaré le chef de l’état iranien.