Publié le : lundi 10 septembre 2018

Suède : gauche et droite à égalité, comment former un gouvernement ?

En Suède, les élections législatives de ce week-end ont accouché d’un Parlement divisé entre la coalition de gauche sortante et la coalition de centre-droit dans l’opposition ; la poussée de l’extrême droite est moins forte que crainte, mais elle se retrouve dans un rôle d’arbitre. Une situation qui annonce de longues, très longues tractations avant qu’un gouvernement ne puisse émerger.

Pas de vainqueur, et probablement pas de gouvernement, du moins avant un certain temps : tel est le bilan brut des élections législatives de ce dimanche 9 septembre 2018 en Suède.

Certes, l’extrême-droite des Démocrates de Suède (SD), menée par Jimmie Åkesson, n’a pas réalisé la percée qu’elle annonçait et n’est pas devenu le deuxième parti de Suède. Pour autant, le score cette formation nationaliste et xénophobe, 17,6 % des votes, contre 12,9 % en 2014, demeure très inquiétant et dans la continuité d’une montée généralisée des extrêmes-droites en Europe.

Mais le chaos institutionnel qui attend le pays reste le principal enseignement de ces élections. La coalition menée par le Parti social-démocrate du premier ministre, Stefan Löfven, et qui regroupe également les Verts et le Parti de gauche, obtient 144 sièges sur les 349 du Riksdag, le Parlement suédois. La coalition d’opposition, l’Alliance (conservateurs du principal opposant, Ulf Kristersson, centristes, libéraux et chrétiens-démocrates) dispose de 143 sièges.

« Nous allons exercer une véritable influence sur la politique suédoise » (Jimmie Åkesson, extrême droite)

L’extrême-droite se retrouve donc en position d’arbitre, pouvant faire basculer toute décision du Parlement d’un coté ou de l’autre : « Nous sommes les grands gagnants de cette élection (…). Nous allons exercer une véritable influence sur la politique suédoise. Je suis prêt à parler, à coopérer, à négocier avec tous les partis, mais je veux surtout inviter Ulf Kristersson à négocier » a déclaré Jimmie Åkesson.

Mais, du coté des conservateurs, 7 électeurs sur 10 rejettent en bloc tout rapprochement avec l’extrême-droite. La seule solution pour former une majorité serait de faire bouger les lignes, et qu’un ou plusieurs partis de l’une ou l’autre des coalitions s’allie à l’autre bord. Dans l’état des forces en présence, cela semble hautement improbable. Stefan Löfven, dont le parti est arrivé en tête des élections, a d’ailleurs refusé de démissionner, s’estimant légitime pour poursuivre son mandat.

 

 

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