Idlib : pour éviter le bain de sang, Russie, Iran et Turquie mènent la danse
La province d’Idlib, dernier bastion des insurgés syriens, est cernée et devrait tomber sous peu. Concentrant toutes les populations rebelles ayant fui les régions déjà reconquises par les troupes de Bachar Al-Assad, sa chute risque d’entraîner un bain de sang. Alors que l’ONU et les Etats-Unis semblent incapables d’imposer quoi que ce soit sur ce dossier, une réunion commune de la Russie, de l’Iran et de la Turquie a posé les bases d’une reconquête sans drame humanitaire.
Les civils retranchés dans la province d’Idlib, au nord de la Syrie, en sont réduits à compter sur l’humanité des alliés militaires de leurs bourreaux. Idlib est la dernière région encore contrôlée par les rebelles, après six années de guerre ; les troupes de l’armée syrienne de Bachar Al-Assad, soutenues par leurs alliés russes, iraniens et turcs, ont reconquis toutes les villes et régions passés sous contrôle des insurgés. Avec, à chaque fois, d’innombrables victimes civiles, et des populations déplacées vers des régions encore détenues par les rebelles.
Mais cette fois, c’est l’ultime province contrôlée par les insurgés qui s’apprête à tomber, cernée par les troupes de l’armée syrienne. 3 millions de personnes s’y massent, dont une moitié ont été déplacé. Les rebelles n’ont plus aucune échappatoire, aucun endroit où fuir. Pris dans la nasse, ils craignent tous un bain de sang.
L’ONU et la coalition internationale menée par les Etats-Unis ont perdu toute influence et crédibilité dans cette affaire : se battant militairement contre Daech, ils refusent, depuis le début du conflit, d’intervenir pour soutenir les rebelles – pour ne pas risquer une escalade face à la toute-puissante Russie.
Quand l’Iran recommande d’éviter la « politique de la terre brûlée »
Et, finalement, les seuls qui peuvent aujourd’hui éviter un massacre sans précédent, ce sont les trois alliés de Bachar Al-Assad : la Russie, l’Iran et la Turquie. Lors d’une réunion à Téhéran, les dirigeants de ces trois pays ont milité pour un cessez-le-feu et pour éviter une offensive de l’armée syrienne, qui « résulterait en une catastrophe, un massacre et un drame humanitaire », selon le président turc Recep Tayyip Erdogan.
« Combattre le terrorisme à Idlib est une partie inévitable de la mission consistant à ramener la paix et la stabilité en Syrie, mais ce combat ne doit pas faire souffrir les civils ou entraîner une politique de la terre brûlée », a abondé son homologue iranien, Hassan Rohani.